23 septembre 2013 1 23 /09 /septembre /2013 17:01

Bloc-notes actualité
Qui se soucie du suicide des professeurs ?

En ligne le 23 septembre 2013


Mezetulle offre à ses lecteurs une note de rentrée bien sombre : un professeur, un de plus, s'est suicidé récemment pour des motifs liés aux conditions d'exercice de son métier. Ce n'est pas la première fois qu'on en parle ici : les lecteurs se souviennent de l'article de Marie-Claude Perrin-Faivre à la suite du suicide de Lise B. à Béziers en 2011.
L'article d'Albert-Jean Mougin que publie Mezetulle aujourd'hui s'intéresse, au delà des motifs de ces suicides (que tout le monde connaît même si la bienpensance ne veut rien en savoir), aux modalités du déni qui les entoure et analyse les techniques abjectes qui en organisent l'inaudibilité.


Le verrouillage de ce sujet gênant emprunte les voies hélas habituelles du mensonge délibéré, de la couardise et recourt à l'insulte post-mortem via la psychologisation de bazar : tout cela serait marginal, il s'agirait de personnes « fragiles » ayant « pété un plomb » (1), pour ne pas dire de « déséquilibrés ». Mieux encore : ces petits profs à l'abri de la vraie vie ne supporteraient pas la réalité ! En fait, comme le souligne A.-J. Mougin, c'est le motif même des suicides que cette honteuse disqualification utilise : comment peut-on oser se suicider par désespoir de pouvoir jamais enseigner, parce que l'acte d'enseigner a été rendu impossible de manière parfaitement programmée et délibérée ?
Sauf que, dans le cas de Pierre Jacque, il n'est plus possible de déformer les faits : on ne peut que les étouffer. Commentant la Lettre que P. Jacque a laissée (2), A.J. Mougin écrit : « Tout témoigne de la solidité et de l'équilibre d'un homme qui ne s'est senti en péril devant rien, sinon quand l'institution qu'il servait a perdu, à ses yeux, le sens de sa mission. Il n'est pas mort pour s'enfuir, mais pour s'en aller. C'est un geste simplement stoïque, et comme tel politique autant que moral. »

 

1 - Interrogé après le suicide de Lise B., un lycéen déclarait  : « on n’y est pour rien, nous m’dame; c’est pas dnot’faute si elle a pété un plomb  ; on nous accuse tout le temps » autrement dit  : c'est leur job de nous supporter et s'ils ne le peuvent pas, c'est à eux de se remettre en question. Cité par Marie-Claude Perrin-Faivre dans la réponse à un commentaire sur son article.
2 -  On trouvera dans l'article le lien vers la publication de cette Lettre par le magazine Marianne.

Lire sur ce blog l'article d'Albert-Jean Mougin Un monde où les professeurs se suicident.

 

NB - Les commentaires de ce billet d'annonce sont fermés. Merci aux lecteurs de poster leurs éventuels commentaires (y compris s'ils s'adressent à Mezetulle) sur l'article d'Albert-Jean Mougin.


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