4 février 2006 6 04 /02 /février /2006 14:29

Bloc-notes
Après Outreau /
Un professeur poignardé à Etampes

Brève rétrospective après l'affaire d'Outreau Un professeur poignardé


Brève rétrospective après l'affaire d'Outreau 
 
- Rappel du cas de Bernard Hanse, professeur d'éducation physique qui s'est suicidé en 97 après avoir été accusé à tort de pédophilie. Le ministre délégué à l'enseignement scolaire de l'époque, Mme Ségolène Royal, avait cru bon de ranimer les soupçons après sa mort en jetant le doute sur la rétractation du mineur accusateur.
Sur le site du collectif Jamac on peut lire à la rubrique "presse" :

"[...] on a pu entendre les réactions de Mme Royal après les rétractations de l’enfant ayant  accusé Bernard Hanse : «L’enfant s’est peut-être rétracté sous la pression des adultes ». Ce ministère était vraiment bien loin des interrogations  nécessaires. Ce sentiment est renforcé par le compte-rendu d’une délégation du SNEP au ministère, donné par Marcel Berge dans la revue « Contrepied » n°4 de mars 1999 : «  Reçus au cabinet de Ségolène Royal en février dernier, nous avons donné à son conseiller, le juge Hayat, des exemples de graves violations de la présomption d’innocence et de comportements, que nous jugeons irresponsables, de certains chefs  d’établissement. Il n’a pas contesté les faits ; mais nous nous sommes entendu répondre que les ministres estiment que si un enfant peut être préservé au prix de neuf enseignants accusés à tort, l’objectif est rempli ! […] le conseiller précisait que ces propos n’étaient pas de lui mais devaient être attribués à « ses » ministres !  Comment douter, dès lors qu’il s’agissait d’un choix politique…»."

Les ministres en question sont Claude Allègre et Ségolène Royal. Les mêmes propos sont rapportés dans un article du Monde de l'éducation mai 2005, accessible sur le site appy.ecole
B. Hanse a été innocenté par la Cour d'Appel de Reims en juin 2002. Il a fallu attendre mars 2003 pour que Xavier Darcos, ministre délégué à l'enseignement scolaire, répondant au député Jacques Desallangre qui dans une question orale regrette que certains propos aient "terni" la mémoire de B. Hanse, rende "solennellement hommage à la mémoire d'un enseignant vaincu par la rumeur" (séance à l'Assemblée nationale du 4 mars 2003).

Voir le blog consacré à Bernard Hanse

- Et du côté de certains psys... Extrait d'un article de L'Humanité du 26 janvier 2002 :


"Selon l’Observatoire national de l’action sociale (ODAS), qui recense depuis 1994 les  grandes tendances concernant les enfants signalés aux services de l’aide sociale à  l’enfance, on note une meilleure prise en compte du signalement et de la répression  des agressions sexuelles. Mais des progrès restent à faire. Boris Cyrulnik,  pédopsychiatre et membre du comité de pilotage de la campagne [campagne d’information  et de prévention sur les maltraitances et des violences sexuelles], rapporte  qu’aujourd’hui des travaux de psychologie de la mémoire attestent qu’un enfant victime  d’une agression va être extrêmement précis sur les images, les gestes et les mots qui  ont constitué l’agression. La parole de l’enfant n’est donc plus à mettre en doute.  C’est surtout sur la manière de bien interroger l’enfant. "Quand les interrogatoires sont bien conduits, précise Boris Cyrulnik, la mémoire de l’enfant est d’une grande  fiabilité. Nous n’observons que 2 % d’erreurs." Mais savoir écouter et comprendre,  implique que les adultes sortent du déni. Marcel Rufo, pédopsychiatre et également  membre du comité de pilotage, fait preuve, paradoxalement, d’un grand optimisme, car  "nous rentrons dans une phase de démocratisation de la parole de l’enfant"."

ça fait froid dans le dos. Heureusement que la peine de mort est abolie.

Sur le bloc-notes le 22 janvier 2006
Voir les commentaires ou ajouter un commentaire   : une discussion exemplaire sur la nature du débat politique, avec un remarquable dossier donné par Trevize commentaires n° 8 et 9.

Accueil                  Sommaire                       


Un professeur poignardé par un élève
dans un Lycée à Etampes


Il a fallu qu’un professeur (« une prof » comme disent si dédaigneusement certains organes de presse) frôle la mort par arme blanche pour que soit enfin levée la chape de plomb qui étouffe les insupportables violences et humiliations dont les établissements secondaires sont ordinairement et depuis longtemps le théâtre.

 

Alerte. C'est début décembre que certaines menaces ont réellement inquiété cette professeure [sic : Libération pratique l’orthographe politiquement correcte] d'arts appliqués, très appréciée par ses collègues. «On sait où vous habitez, on viendra vous violer et vous tirer une balle dans la tête», lui lance un élève. «Si tu la violes, tu me la refiles après», complète un autre. Le 6, Karen Montet-Toutain alerte par courriel sa hiérarchie, à savoir la proviseure [re-sic], du lycée professionnel et le rectorat de Versailles. Un peu plus tard, les difficultés à gérer certains élèves sont à nouveau évoquées en conseil de classe. Son avocat, Me Senah, relate encore les craintes évoquées oralement par sa cliente auprès de sa proviseure, mais celle-ci aurait «tourné les talons en lançant "C'est de mieux en mieux !"». Hier, nous avons tenté en vain de joindre le lycée Louis-Blériot.
Libération
, 12 déc. 05

 

Voir sur ce blog l’article d’Edith Bottineau-Fuchs « Violences dans les établissements scolaires : ils ont des problèmes vous dis-je ! »

Mis sur le Bloc-notes le 21 déc. 2005


Accueil             Sommaire       

 

Partager cet article
Repost0

Nouveau site

Depuis le 1er janvier 2015, le nouveau site Mezetulle.fr a pris le relais du présent site (qui reste intégralement accessible en ligne)

Annonces

 

Le nouveau site Mezetulle.fr est ouvert !

Abonnement à la lettre d'info : suivre ce lien

 

Interventions CK et revue médias

Voir l'agenda et la revue médias sur le nouveau site Mezetulle.fr

 

Publications CK

  • Livre Penser la laïcité (Paris : Minerve, 2014)
  • Livre Condorcet, l'instruction publique et la naissance du citoyen (Paris : Minerve, 2015)

Lettre d'info

Pour s'abonner à la Lettre d'information du nouveau site :

Cliquer ici.