Bloc-notes actualité sur Mezetulle
Loi du 15 mars 2004, 10e anniversaire. Attaques contre la laïcité : de plus en plus gros !
Gros comme une maison ! Les hallucinants rapports sur l'intégration publiés sur le site du Premier ministre font des petits. Pourquoi ne pas s'inspirer de ces prestigieux exemples pour réclamer l'abrogation de la loi de mars 2004 sur l'interdiction du port des signes religieux à l'école ?
C'est cette demande, émaillée d'inexactitudes et d'imprécations, que relaie la Ligue de l'enseignement sur son blog Médiapart (13 mars). Même si, dans un billet postérieur (18 mars), la Ligue se défend de soutenir directement cette position, on peut s'interroger sur une telle publication, car jusqu'à présent l'équilibre du débat au nom duquel elle est présentée ne saute pas aux yeux sur ledit blog ...
Mezetulle invite ses lecteurs à lire l'article publié par l'UFAL « Loi du 15 mars 2004 : Jean Macé, reviens ! La Ligue est devenue folle ! » .
Extrait de l'article :
Les signataires de la pétition, visiblement très éloignés des soucis de leurs collègues pour faire respecter la laïcité et enseigner en paix, se contentent de reprendre mot pour mot la propagande communautariste d’il y a 10 ans. Manifestement, ils ignorent que la loi de 1905 ne traite nulle part de l’enseignement, encore moins de la « neutralité vestimentaire ». Rappelons que ce sont les lois Ferry et Goblet (1881 à 1886) qui ont instauré l’école laïque. Elles en ont retiré les crucifix, qui restent interdits : les élèves catholiques de l’enseignement public, ne pourraient-ils pas à leur tour se prétendre « pointés du doigt », exclus, victimes de « cathophobie » ? On attend avec intérêt une pétition de La Ligue pour rétablir les crucifix !
On lira aussi la tribune de Henri Pena-Ruiz sur Mediapart « Laïcité scolaire : une exigence d'émancipation » .
Extraits :
L’école n’est pas la société civile. Elle doit s’en affranchir dans toute la mesure du possible, pour faire vivre ensemble les élèves en les soustrayant aux conditionnements qui s’y produisent au nom d’identités collectives plus ou moins exacerbées par les dérives communautaristes. [...]
Professeur de philosophie, il m’est arrivé de demander à un jeune chrétien de ne pas porter en classe la grande croix charismatique qu’il exhibait sur sa poitrine au moment des JMJ. Il m’est arrivé aussi de le faire avec un élève qui se disait nietzschéen et voulait entrer en classe avec sur son tee shirt l’inscription « Dieu est mort ». Il est essentiel de faire comprendre aux uns et aux autres que la liberté ne réside nullement dans l’exhibition spontanée de ce qu’on croit être. [...]. Il n’est pas du tout vrai que la loi de 2004 a eu de mauvais effets. Tout au contraire. Un apaisement certain a résulté de la clarté d’une loi nationale non négociable, qui a soustrait les établissements scolaires aux pressions communautaristes locales.