Bloc-notes actualité
La loi a-t-elle le droit de dire ce qu'il faut tenir pour vrai ?
Au menu du réveillon figure un plat devenu hélas un classique bien que peu ragoûtant et toxique pour la pensée : les lois mémorielles. On a beau vomir cette sirupeuse bienpensance arrosée de fiel - qualifiée de « connerie sans nom » par Alain Juppé (1) -, les dévots s'obstinent à la resservir.
Mezetulle avait consacré quelques articles à la question en 2005, 2006 et 2007 (voir ci-dessous). On y trouvera notamment, outre des discussions intéressantes dans les commentaires, les liens vers des textes d'historiens et de juristes qui, bien sûr, n'ont pas été entendus. Ont-ils seulement été compris ? Comment faire comprendre à un dévot bienpensant qu'aucune proposition vraie n'a jamais été établie que sous la condition du doute, que sans l'expérience de l'erreur et sans l'épreuve du faux, rien de vrai ne peut être pensé ? Comment même lui faire comprendre que le vrai et le faux sont des objets de pensée ? On désespère d'y parvenir, et il se peut bien que La Rochefoucauld ait raison de dire : « il est de certaines bonnes qualités comme des sens : ceux qui en sont entièrement privés ne les peuvent apercevoir ni les comprendre ».
Liberté pour l'histoire, 15 décembre 2005.
Les lois mémorielles : interdiction d'affirmer, de nier.. ou de douter ?, 20 octobre 2006.
Contre les lois mémorielles (suite), 3 janvier 2007.
1 - Le propos a largement été relayé par la presse, voir par exemple ici.