Bloc-notes
« Liberté pour l’histoire »
15 décembre 2005
Le texte « Liberté pour l’histoire »1 paru dans Libération du 13 décembre, rappelle à juste titre que la loi n’a pas à dire ce qui est vrai et ce qui est faux.
(on trouve aussi ce texte sur le site de l’Observatoire du communautarisme)
Extrait :
« L'histoire n'est pas un objet juridique. Dans un Etat libre, il n'appartient ni au Parlement ni à l'autorité judiciaire de définir la vérité historique. La politique de l'Etat, même animée des meilleures intentions, n'est pas la politique de l'histoire
C'est en violation de ces principes que des articles de lois successives notamment lois du 13 juillet 1990, du 29 janvier 2001, du 21 mai 2001, du 23 février 2005 ont restreint la liberté de l'historien, lui ont dit, sous peine de sanctions, ce qu'il doit chercher et ce qu'il doit trouver, lui ont prescrit des méthodes et posé des limites.
Nous demandons l'abrogation de ces dispositions législatives indignes d'un régime démocratique. »
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1 - Signé par Jean-Pierre Azéma, Elisabeth Badinter, Jean-Jacques Becker, Françoise Chandernagor, Alain Decaux, Marc Ferro, Jacques Julliard, Jean Leclant, Pierre Milza, Pierre Nora, Mona Ozouf, Jean-Claude Perrot, Antoine Prost, René Rémond, Maurice Vaïsse, Jean-Pierre Vernant, Paul Veyne, Pierre Vidal-Naquet et Michel Winock.
A l’appui de ce texte, un bref rappel de ce qu’écrivait Condorcet en 1790 dans le Premier Mémoire sur l’instruction publique (édition G.F., p. 88) :
« La puissance publique ne peut même, sur aucun objet, avoir le droit de faire enseigner des opinions comme des vérités ; elle ne doit imposer aucune croyance. Si quelques opinions lui paraissent des erreurs dangereuses, ce n’est pas en faisant enseigner les opinions contraires qu’elle doit les combattre ou les prévenir ; c’est en les écartant de l’instruction publique, non par des lois, mais par le choix des maîtres et des méthodes ; c’est surtout en assurant aux bons esprits les moyens de se soustraire à ces erreurs et d’en connaître tous les dangers.
Son devoir est d’armer contre l’erreur, qui est toujours un mal public, toute la force de la vérité ; mais elle n’a pas le droit de décider où réside la vérité, où se trouve l’erreur. » (souligné par CK)
PS du 20 oct 06 : voir "Les lois mémorielles" sur ce blog
Mis sur le Bloc-notes le 15 déc. 05