29 janvier 1970 4 29 /01 /janvier /1970 00:01

Catherine Kintzler, derniers ouvrages parus

 


 

Janvier 2014 : Penser la laïcité (Minerve) (cliquer sur la photo pour lire le texte de la  4e de couv.)

CKLaiciteCouv

 

Voici plusieurs années que Catherine Kintzler tente d'élaborer une construction philosophique du concept de laïcité. Elle en a proposé en 2007 (Qu'est-ce que la laïcité?, éd. Vrin) une exposition raisonnée de type « académique ». Il s'agit ici pour elle d'exposer et de reprendre cette réflexion de manière plus ample, tout particulièrement en la jugeant à l'aune de l'actualité. En effet, on doit pouvoir attendre d'une théorie qu'elle soit capable d'élucider le plus grand nombre possible de phénomènes entrant dans son champ, et qu'elle soit en mesure soit de prévoir de manière détaillée des phénomènes inédits, soit d'y faire face de manière tout aussi détaillée s'ils se présentent.

Dans cet esprit, plusieurs « questions » et « fausses questions » laïques qui ont jalonné de manière décisive les deux dernières décennies sont abordées comme autant de défis où la pensée est mise en demeure et où la théorie est mise à l'épreuve. Qu'est-ce que l'extrémisme laïque ? Pourquoi ajouter un adjectif au substantif « laïcité » (ouverte, positive, raisonnable, plurielle..) ? Comment se justifie la laïcité scolaire, peut-on l'étendre à l'enseignement supérieur ? L'interdiction du voile intégral est-elle d'inspiration laïque ? La liberté des cultes requiert-elle un soutien public ? Une entreprise peut-elle revendiquer la laïcité, peut-elle l'imposer à son personnel ? La laïcité est-elle contraire à l'existence de communautés particulières ? L'appel à la distinction entre « public » et « privé » est-il pertinent et éclairant ? Y a-t-il une « spiritualité laïque » ? Que veut-on dire lorsqu'on parle de « morale laïque » ? Autant d'interrogations « de terrain » qui non seulement sont susceptibles de tester la construction théorique proposée, qui non seulement permettent de l'élargir et de la rendre plus fine, mais qui engagent, si l'on y pense bien, des questions majeures, par exemple et entre autres : la nature du lien politique, les rapports entre différentes formes et moments du concept de liberté, la notion de communauté, celle d'identité de la personne, les concepts d'adogmatisme et de position critique et avec eux le statut de la culture, celui de la morale et de la perfectibilité humaine. Elles sont soulevées ici à l'occasion de situations concrètes ; l'auteur prétend pas les « traiter » de manière exhaustive ; il s'agit de les faire surgir, de révéler leur pertinence et leur pouvoir de réflexion. En un mot, il s'agit de montrer que la pensée n'est jamais superflue, et qu'elle est toujours urgente.

Chemin faisant, quelques idées couramment admises concernant la laïcité sont examinées et récusées. - Le noyau philosophique de la différence entre régime de tolérance et régime de laïcité n'est pas la séparation des Églises et de l'État : c'est l'abandon de la modélisation religieuse pour penser le lien politique et l'affirmation de la liberté de conscience à un niveau plus élevé et plus général que celui de la liberté des cultes. - Ce qu'il y a de plus opposé à la laïcité, ce ne sont pas les religions, c'est la notion de religion civile, c'est conséquemment l'idée que le lien politique est un objet de foi et qu'il est requis d'y adhérer, c'est l'idée que pour être un bon citoyen il faut adopter des « valeurs ». - En régime laïque, la pensée du lien politique ne repose pas sur la primauté du « vivre-ensemble », mais sur celle de la possibilité du « vivre-séparément » comme condition du vivre-ensemble. La force de ce lien tient à la liberté de chacun de ses atomes qui y consentent. A quoi bon s'associer aux autres si ce n'est pour étendre sa liberté et la rendre plus sûre ?

La laïcité, montre Catherine Kintzler, est une idée à la fois simple et difficile - ce n'est pas incompatible. C'est paradoxalement sa pauvreté (ou son minimalisme) qui en fait la puissance et la richesse en conséquences. Il ne sert à rien de dire qu'elle est abstraite : son efficacité concrète s'apprécie à la quantité de liberté qu'elle rend possible.

 


 

 

2011

 

 

CouvRameau

 

 

Troisième édition de Jean-Philippe Rameau, splendeur et naufrage de l'esthétique du plaisir à l'âge classique (Minerve, 2011, 1re éd. 1983, 2e éd. 1988).

 

Bibliographie revue et augmentée

Nouvelle préface.

Nouvelle annexe : Les opéras de Rameau et la question du merveilleux maçonnique.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

Mars 2008 : deuxième édition de Qu'est-ce que la laïcité ? (Vrin).

La différence avec la première édition ? Quelques fautes de frappe corrigées... et la couverture n'est plus jaune mais bleue ! Le prix n'a pas changé.

Février 2007



Qu'est-ce que la laïcité ?
Paris : Vrin 2007, collection "Chemins philosophiques" dirigée par Roger Pouivet.
Prix: 7,50 €.
Sur le site des éditions Vrin
Sur Amazon
N.B. Ce livre n'a rien à voir avec la plaquette Tolérance et laïcité que j'ai publiée en 1998 (éd. Pleins Feux).

Voir le Dossier-débat
Voir la revue de presse

 
Cet ouvrage s'appuie sur une refonte totale des thèses que j'ai travaillées depuis une quinzaine d'années et s'efforce de les présenter de façon déductive en insistant sur leur caractère philosophique.
Selon le principe de la collection (dont tous les titres commencent par « Qu’est-ce que… ? »), le livre est divisé en deux parties : une étude et le commentaire de deux textes.


 I - Etude : Qu’est-ce que la laïcité ?

La laïcité n'est ni un contrat, ni un courant de pensée au sens ordinaire du terme. C'est un concept philosophique qui, à la différence de l'idée de tolérance, n'a pas pour objet de faire coexister les libertés telles qu'elles sont dans une société donnée, mais de construire un espace a priori qui soit la condition de possibilité d'une telle coexistence.
Notre étude tente de montrer que ce concept fonctionne de façon analogue à une sorte de vide expérimental : il est possible de former une association politique sans s’autoriser de communautés préexistantes. Il est possible et même nécessaire de fonder la loi en dehors de toute foi. Mais cela suppose qu’on affronte un paradoxe, car alors le lien politique repose sur l’hypothèse d’une suspension du lien social. Cela implique en outre que le modèle politique du contrat (fondé sur une forme de confiance) est superflu. En articulant de façon nouvelle les rapports entre sphère publique et sphère privée ou civile on voit mieux apparaître la notion d’espace producteur du droit. L’examen du concept contemporain de laïcité scolaire permet cette mise en évidence et ouvre un nouveau champ philosophique : celui de la nature de l’espace fondateur de la cité comme espace critique.
Plus largement, le concept de laïcité requiert une position critique de la pensée qui engage une dialectique du doute et une conception des humanités, une théorie de la culture.
Enfin, la laïcité n'ayant pas de pire ennemi que la religion civile, on suggère que la sacralisation actuelle du lien social et plus généralement de la simple forme du religieux est une variante moderne de théologico-politique.

II - Commentaire de deux textes

- « De Locke à Bayle : pouvoir civil, autorité religieuse, foi et loi » : John Locke, Lettre sur la tolérance (extrait).
- « Une conception minimaliste et critique du politique » : Jean Antoine Nicolas de Condorcet, Rapport et projet de décret sur l’organisation générale de l’instruction publique (extrait).

Le commentaire souligne trois étapes décisives :
1° la mise en place par la théorie de la tolérance des principes fondamentaux de séparation du civil et du religieux (Locke),
2° le déverrouillage du problème de l’incroyance comme défi à la constitution du lien politique (Bayle),
3° la construction du concept objectif de la laïcité par un modèle politique minimaliste faisant l’économie du contrat (Condorcet).
Le lecteur s’étonnera peut-être que les deux textes proposés soient antérieurs à l’apparition du terme « laïcité » : c’est qu’ils sont fondateurs non pas au sens d’une origine, mais au sens d’un commencement dans la pensée.


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16 avril 2006






















Anne Boissière, Catherine Kintzler (éds)
Approche philosophique du geste dansé. De l'improvisation à la performance, collection "Esthétique et sciences des arts" dirigée par Joëlle Caullier, Villeneuve d'Ascq : Presses universitaires du septentrion, 2006, 16 €.

Présentation
La danse, devenue art autonome au tournant du XXe siècle, confronte la pensée esthétique à ses propres limites ; elle remet en question le rapport moderne qui lie l'art et ses genres, et la prédominance du modèle de l'oeuvre pour penser l'expérience artistique. La danse serait-elle le paradigme esthétique du XXe siècle, c'est-à-dire la voie incontournable pour accéder aux problèmes philosophiques que pose l'art dans son évolution ?
L'émergence de la danse contemporaine est directement liée à la conquête d'un geste libre. Le geste dansé s'affranchit des formes conventionnelles qui s'imposaient à lui et le réglaient auparavant dans la tradition du ballet classique. L'improvisation est un moment crucial dans cette mutation, dans la mesure où elle n'est plus seulement une variation sur des schémas préexistants, mais trouve désormais une valeur constituante. Le geste semble procéder de lui-même, ne provenir de rien, dans une sorte de miracle qu'il faut interroger.
Le présent livre questionne la danse sous sa forme contemporaine dans une perspective non dogmatique. Il ne s'agit pas d'appliquer à la danse des catégories toutes faites et forgées en dehors d'elle, mais de construire les modalités d'un questionnement ancré sur les formes multiples et concrètes de son devenir. Le parcours théorique, qui réunit philosophes et artistes, envisage le geste dansé sous l'angle de son effectuation, de son expressivité, et de son rapport conflictuel à l'oeuvre chorégraphique comme fixation paradoxale de l'éphémère.


Sommaire
ANNE BOISSIÈRE
Présentation
PREMIÈRE PARTIE
Faire le vide
CATHERINE KINTZLER
L’improvisation et les paradoxes du   vide
FRANÇOIS RAFFINOT
Simplicité de principe
JACQUES GAILLARD
L’improvisation dansée : risquer le vide
DEUXIÈME PARTIE
Le mouvement expressif
VÉRONIQUE FABBRI
Langage, sens et contact dans l’improvisation dansée
ANNE BOISSIÈRE
Le mouvement expressif dansé : Erwin Straus, Walter Benjamin
MICHEL BERNARD
Du « bon » usage de l’improvisation en danse ou du mythe à l’expérience
TROISIÈME PARTIE
L’improvisation : du mouvement à l’oeuvre
FRÉDÉRIC POUILLAUDE
Vouloir l’involontaire et répéter l’irrépétable
PHILIPPE GUISGAND
L’improvisation : corps démocratique/corps citoyen
CHRISTIANE VOLLAIRE
Danse contemporaine : les formes de la radicalité

Voir le livre sur le site des Presses Universitaires du Septentrion, commande en ligne.

Voir l'article de Baldine Saint Girons sur ce blog

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1er mars 2006. Seconde édition de Poétique de l'opéra français de Corneille à Rousseau (Paris: Minerve, 2006, 1re éd. 1991), revue et corrigée. 487 p., 35 €
Un dossier est en ligne sur le blog, comprenant un article de François Regnault et un article de Pierre Macherey.
Voir sur Amazon.
Lire la chronique de Classique News

Présentation:

Parce que l’opéra est un théâtre, il s’impose comme objet littéraire.

Est-il raisonnable qu’une furie s’envole ? À quoi ressemblent les aboiements de Cerbère ? Pourquoi est-il normal qu’un personnage arrive sur un nuage, mais inadmissible qu’Achille vive cent ans ?

Pour que des questions aussi frivoles deviennent sérieuses, il fallait les hisser, comme le fit la France classique, à la hauteur d’objets intellectuels. C’était faire voir que l’opéra se pense comme, et selon, le théâtre classique dont il épouse la poétique et les principes philosophiques.

En s’emparant du domaine du fabuleux qui l’affranchit des contraintes ordinaires, l’opéra classique ose ce que le théâtre s’interdit. Au-delà des règles, il met à nu les lois de ce monde possible que se prop s e toute mise en scène. Révélation et trahison de son homologue dramatique,cet hyper - théâtre construit un monde pensable, avec sa logique, sa physique et son éthique.

Aussi faut-il, pour le débrouiller, recourir aux plus grands penseurs. Sans Corneille (qui ne croit pas à l’opéra français), sans Rousseau (qui n’y croit plus), Lully et Rameau sont orphelins.

Cet ouvrage a reçu le prix Georges Jamati en 1991

 

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Théâtre et opéra à l'âge classique, une familière étrangeté, Paris : Fayard, 2004, Collection "Les chemins de la musique" dirigée par Sophie Debouverie
voir l'article d'Anne Boissière
voir le séminaire de Pierre Macherey du 27 avril 2005 sur le site de l'UMR "Savoirs, textes, langage" - cliquer sur "La philosophie au sens large" puis sur la date.
  voir sur Amazon




Présentation :
C'est à l'époque où le théâtre trouve en France son apogée, le XVIIe siècle, qu'apparaît l'opéra. Si beaucoup de traits, et des plus évidents, les rapprochent, leur coexistence pose question et c'est sur leur rapport : une familière étrangeté, que s'interroge Catherine Kintzler au travers de cet essai.
Elle oppose les fonctions respectives de chacun de ces genres scéniques si le théâtre relève de la métaphysique des moeurs, l'opéra illustre plutôt la métaphysique de la nature et il éblouit, grâce à la musique, aux décors, aux machines, les yeux et les oreilles. Cette surenchère qui s'adresse aux sens lui a valu, de la part des moralistes férus de théâtre, de féroces critiques.
La première partie de cet ouvrage, consacrée au théâtre, explore le trouble qu'il exerce sur le spectateur, confronté au sublime mis en oeuvre dans le théâtre classique. La seconde, portant sur l'opéra, montre comment celui-ci, évacuant la question morale, s'incarne dans la musique et la danse pour constituer un monde, celui du merveilleux. La troisième partie enfin sonde la fascination réciproque que nourrissent les deux scènes.
En une réflexion qui chemine à travers tout le répertoire et sollicite Corneille, Racine, Lessing, Voltaire, Molière, ainsi que Rameau et Mozart, l'auteur dégage les enjeux esthético-philosophiques qui, dans la relation des deux scènes, fondent leur opposition, expliquent leur attirance et participent à leur splendeur.

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Traduction en espagnol (par Maria Elena Ladd) de La République en questions, Buenos Aires : Ediciones del Signo, 2005. Titre original La République en questions, Paris : Minevre, 1996



 

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Publications CK

  • Livre Penser la laïcité (Paris : Minerve, 2014)
  • Livre Condorcet, l'instruction publique et la naissance du citoyen (Paris : Minerve, 2015)

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