19 juin 2007
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Bloc-notes
L'espace politique en un coup d'oeil
L'affichage officiel qui se veut purement informatif est parfois plein de sens philosophique, surtout lorsqu'il invite au graffiti.
La très spirituelle suscription manuscrite de cette affiche, surprise sur un panneau électoral du XXe arrondissement de Paris, s'installe dans l'ambivalence de l'interrogatif de lieu "où?".
Alors que l'information officielle prétend s'en tenir à la matérialité de l'espace politique de l'acte effectué par le citoyen au moment du scrutin - pour voter je dois me déplacer physiquement jusqu'au bureau de vote -, la répartie du graffiti lui renvoie celle de l'espace représentatif - camembert de l'hémicycle résultant du scrutin.
C'est très réconfortant au moment où l'un et l'autre de ces espaces sont menacés. L'un par la tentation du vote virtuel qui renverrait chacun, devant son navigateur internet, à la particularité de son idiotie. L'autre par la tentation plus ancienne mais non moins redoutable de la démocratie directe, qu'on l'appelle participative ou autrement, qui abolit la distance de la représentation et risque de soumettre le peuple à sa propre tyrannie.
L'espace politique en un coup d'oeil
L'affichage officiel qui se veut purement informatif est parfois plein de sens philosophique, surtout lorsqu'il invite au graffiti.
La très spirituelle suscription manuscrite de cette affiche, surprise sur un panneau électoral du XXe arrondissement de Paris, s'installe dans l'ambivalence de l'interrogatif de lieu "où?".
Alors que l'information officielle prétend s'en tenir à la matérialité de l'espace politique de l'acte effectué par le citoyen au moment du scrutin - pour voter je dois me déplacer physiquement jusqu'au bureau de vote -, la répartie du graffiti lui renvoie celle de l'espace représentatif - camembert de l'hémicycle résultant du scrutin.
C'est très réconfortant au moment où l'un et l'autre de ces espaces sont menacés. L'un par la tentation du vote virtuel qui renverrait chacun, devant son navigateur internet, à la particularité de son idiotie. L'autre par la tentation plus ancienne mais non moins redoutable de la démocratie directe, qu'on l'appelle participative ou autrement, qui abolit la distance de la représentation et risque de soumettre le peuple à sa propre tyrannie.