29 janvier 2007
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Bloc-notes
Qu’est-ce que la laïcité ? de Catherine Kintzler
Paris : Vrin, 2007
collection "Chemins philosophiques" dirigée par Roger Pouivet
Attention ! Ce livre n'a rien à voir avec la petite plaquette Tolérance et laïcité que j'ai publiée en 1998 (Pleins Feux).
Cet ouvrage s'appuie sur une refonte totale des thèses que j'ai travaillées depuis une quinzaine d'années et s'efforce de les présenter de façon déductive en insistant sur leur caractère philosophique.
Selon le principe de la collection (dont tous les titres commencent par « Qu’est-ce que… ? »), le livre est divisé en deux parties : une étude et le commentaire de deux textes.
Prix: 7,50 €.
Voir sur le site des éditions Vrin
Voir sur Amazon
I - Etude : Qu’est-ce que la laïcité ?
La laïcité n'est ni un contrat, ni un courant de pensée au sens ordinaire du terme. C'est un concept philosophique qui, à la différence de l'idée de tolérance, n'a pas pour objet de faire coexister les libertés telles qu'elles sont dans une société donnée, mais de construire un espace a priori qui soit la condition de possibilité d'une telle coexistence.
Notre étude tente de montrer que ce concept fonctionne de façon analogue à une sorte de vide expérimental : il est possible de former une association politique sans s’autoriser de communautés préexistantes. Il est possible et même nécessaire de fonder la loi en dehors de toute foi. Mais cela suppose qu’on affronte un paradoxe, car alors le lien politique repose sur l’hypothèse d’une suspension du lien social. Cela implique en outre que le modèle politique du contrat (fondé sur une forme de confiance) est superflu. En articulant de façon nouvelle les rapports entre sphère publique et sphère privée ou civile on voit mieux apparaître la notion d’espace producteur du droit. L’examen du concept contemporain de laïcité scolaire permet cette mise en évidence et ouvre un nouveau champ philosophique : celui de la nature de l’espace fondateur de la cité comme espace critique.
Plus largement, le concept de laïcité requiert une position critique de la pensée qui engage une dialectique du doute et une conception des humanités, une théorie de la culture.
Enfin, la laïcité n'ayant pas de pire ennemi que la religion civile, on suggère que la sacralisation actuelle du lien social et plus généralement de la simple forme du religieux est une variante moderne de théologico-politique.
II - Commentaire de deux textes
- « De Locke à Bayle : pouvoir civil, autorité religieuse, foi et loi » : John Locke, Lettre sur la tolérance (extrait).
- « Une conception minimaliste et critique du politique » : Jean Antoine Nicolas de Condorcet, Rapport et projet de décret sur l’organisation générale de l’instruction publique (extrait).
Le commentaire souligne trois étapes décisives :
1° la mise en place par la théorie de la tolérance des principes fondamentaux de séparation du civil et du religieux (Locke),
2° le déverrouillage du problème de l’incroyance comme défi à la constitution du lien politique (Bayle),
3° la construction du concept objectif de la laïcité par un modèle politique minimaliste faisant l’économie du contrat (Condorcet).
Le lecteur s’étonnera peut-être que les deux textes proposés soient antérieurs à l’apparition du terme « laïcité » : c’est qu’ils sont fondateurs non pas au sens d’une origine, mais au sens d’un commencement dans la pensée.
Voir la Revue de presse
Voir les liens laïques sur la page Liens et contacts
Voir le blog de soutien à Charlie-Hebdo (affaire des caricatures)
Qu’est-ce que la laïcité ? de Catherine Kintzler
Paris : Vrin, 2007
collection "Chemins philosophiques" dirigée par Roger Pouivet
Attention ! Ce livre n'a rien à voir avec la petite plaquette Tolérance et laïcité que j'ai publiée en 1998 (Pleins Feux).
Cet ouvrage s'appuie sur une refonte totale des thèses que j'ai travaillées depuis une quinzaine d'années et s'efforce de les présenter de façon déductive en insistant sur leur caractère philosophique.
Selon le principe de la collection (dont tous les titres commencent par « Qu’est-ce que… ? »), le livre est divisé en deux parties : une étude et le commentaire de deux textes.
Prix: 7,50 €.
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I - Etude : Qu’est-ce que la laïcité ?
La laïcité n'est ni un contrat, ni un courant de pensée au sens ordinaire du terme. C'est un concept philosophique qui, à la différence de l'idée de tolérance, n'a pas pour objet de faire coexister les libertés telles qu'elles sont dans une société donnée, mais de construire un espace a priori qui soit la condition de possibilité d'une telle coexistence.
Notre étude tente de montrer que ce concept fonctionne de façon analogue à une sorte de vide expérimental : il est possible de former une association politique sans s’autoriser de communautés préexistantes. Il est possible et même nécessaire de fonder la loi en dehors de toute foi. Mais cela suppose qu’on affronte un paradoxe, car alors le lien politique repose sur l’hypothèse d’une suspension du lien social. Cela implique en outre que le modèle politique du contrat (fondé sur une forme de confiance) est superflu. En articulant de façon nouvelle les rapports entre sphère publique et sphère privée ou civile on voit mieux apparaître la notion d’espace producteur du droit. L’examen du concept contemporain de laïcité scolaire permet cette mise en évidence et ouvre un nouveau champ philosophique : celui de la nature de l’espace fondateur de la cité comme espace critique.
Plus largement, le concept de laïcité requiert une position critique de la pensée qui engage une dialectique du doute et une conception des humanités, une théorie de la culture.
Enfin, la laïcité n'ayant pas de pire ennemi que la religion civile, on suggère que la sacralisation actuelle du lien social et plus généralement de la simple forme du religieux est une variante moderne de théologico-politique.
II - Commentaire de deux textes
- « De Locke à Bayle : pouvoir civil, autorité religieuse, foi et loi » : John Locke, Lettre sur la tolérance (extrait).
- « Une conception minimaliste et critique du politique » : Jean Antoine Nicolas de Condorcet, Rapport et projet de décret sur l’organisation générale de l’instruction publique (extrait).
Le commentaire souligne trois étapes décisives :
1° la mise en place par la théorie de la tolérance des principes fondamentaux de séparation du civil et du religieux (Locke),
2° le déverrouillage du problème de l’incroyance comme défi à la constitution du lien politique (Bayle),
3° la construction du concept objectif de la laïcité par un modèle politique minimaliste faisant l’économie du contrat (Condorcet).
Le lecteur s’étonnera peut-être que les deux textes proposés soient antérieurs à l’apparition du terme « laïcité » : c’est qu’ils sont fondateurs non pas au sens d’une origine, mais au sens d’un commencement dans la pensée.
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Sur le Bloc-notes le 29 janvier 07