21 juin 2006
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Bloc-notes
Fête de la musique - "l’idiotie des guitares"
"L’histoire de la musique est mortelle, mais l’idiotie des guitares est éternelle" écrit Milan Kundera dans Le Livre du rire et de l'oubli (1). Le 21 juin porte l'idiotie au moment suprême du musicalement et moralement correct.
Extrait du bref reportage sur la Fête de la musique entendu ce soir 21 juin à France-Info :
"Ce n'était pas toujours très juste, mais le coeur y était".
Et quelques phrases plus loin : "On ne peut pas vraiment dire que la pluie a gâché la soirée, mais il a fallu quand même se réfugier à l'abri car il pleut en ce moment sur la capitale."
Assurancetourix n'eût pas fait mieux !
Je ne sais si le reportage est naïf ou suprêmement ironique. En tout cas, je me félicite d'avoir ôté un moment mes boules Quiès pour entendre aux infos de 23 h ce remarquable concentré de la rituelle soirée imbécile où des nullités braillardes ont le droit de vous inonder les oreilles de soupe et de vous empêcher de dormir (ou de penser). Et en plus il faut dire que c'est merveilleux, tellement réconciliateur.
Dans ce cauchemar auditif indifférencié, débordant de bons sentiments obligatoires, la musique se perd, son moment constituant de délicieux inconfort sonore est piétiné au profit de sa bêtise constituée ; tout est fait pour que ses vertus réflexives, dubitatives, critiques, inouïes, soient écrabouillées par le forum spectaculaire. Mais le consensus y gagne. Qui oserait prétendre souhaiter l'inverse ?
(1) Milan Kundera, Le Livre du rire et de l'oubli, Paris : Gallimard, 1985, VI, 18.
Fête de la musique - "l’idiotie des guitares"
"L’histoire de la musique est mortelle, mais l’idiotie des guitares est éternelle" écrit Milan Kundera dans Le Livre du rire et de l'oubli (1). Le 21 juin porte l'idiotie au moment suprême du musicalement et moralement correct.
Extrait du bref reportage sur la Fête de la musique entendu ce soir 21 juin à France-Info :
"Ce n'était pas toujours très juste, mais le coeur y était".
Et quelques phrases plus loin : "On ne peut pas vraiment dire que la pluie a gâché la soirée, mais il a fallu quand même se réfugier à l'abri car il pleut en ce moment sur la capitale."
Assurancetourix n'eût pas fait mieux !
Je ne sais si le reportage est naïf ou suprêmement ironique. En tout cas, je me félicite d'avoir ôté un moment mes boules Quiès pour entendre aux infos de 23 h ce remarquable concentré de la rituelle soirée imbécile où des nullités braillardes ont le droit de vous inonder les oreilles de soupe et de vous empêcher de dormir (ou de penser). Et en plus il faut dire que c'est merveilleux, tellement réconciliateur.
Dans ce cauchemar auditif indifférencié, débordant de bons sentiments obligatoires, la musique se perd, son moment constituant de délicieux inconfort sonore est piétiné au profit de sa bêtise constituée ; tout est fait pour que ses vertus réflexives, dubitatives, critiques, inouïes, soient écrabouillées par le forum spectaculaire. Mais le consensus y gagne. Qui oserait prétendre souhaiter l'inverse ?
(1) Milan Kundera, Le Livre du rire et de l'oubli, Paris : Gallimard, 1985, VI, 18.