4 juin 2008 3 04 /06 /juin /2008 09:45

Bloc-notes
La série en art et ses paradoxes, par C. Kintzler

En ligne le 4 juin 08


Texte intégral de la conférence donnée devant la Société française de philosophie le 16 février 2008, et de la discussion qui a suivi. Ce numéro du Bulletin de la Société française de philosophie (éd. Vrin) est désormais disponible.

Résumé :

Tableaux en série, réunions de brouillons, d’études et d’esquisses, états de gravure, sérigraphies, sérialité formelle de procédures de composition, d’écriture, de versification, réorchestrations, suites, doubles et variations, répétition du copiste, du faussaire, de l’élève qui se fait la main « cent fois sur le métier », « encore une fois » du professeur, du lecteur qui relit, de l’amateur qui se repasse le disque, revient voir le film ou l’opéra… : qu’il s’agisse d’un mode d’exposition, d’un mode de production, d’une modalité de l’expérience esthétique, les occurrences de la série couvrent tous les champs de l’art. A peine pourrait-on y trouver un objet ou une opération qui l’exclurait radicalement, qui n’en supposerait pas l’existence – qu’elle soit exhibée, masquée ou hypothétique –, même si c’est pour l’escamoter ou la désavouer.

En lui-même, l’essai de fournir une description raisonnée de ces occurrences engage un parcours philosophique qui rencontre les questions massives de l’objet, de l’imitation, du réel et de la supposition, de la constitution d’une expérience. Il faudra se demander aussi pourquoi la notion de série revêt tant d’évidence à nos yeux.

Ce parcours, nécessairement non-exhaustif, lui-même à l’état de série indéterminée, met en évidence les paradoxes constitutifs de la notion de série : présence et absence, singularité et pluralité, identité et altérité, écart et similitude, accumulation et surgissement, hétérogénéité et homogénéité, continuité et discontinuité, errance et certitude, infinitif et définitif, perfectibilité et perfection.

On tentera d’en penser quelques-uns en recourant à trois modèles qui eux-mêmes rappellent une série philosophique classique maintes fois répétée :

– Celui du jugement réfléchissant qui, en élargissant le concept de nature, propose une manière de cosmologie.

– Celui du simulacre qui, en dénonçant le mythe de l’originalité, propose une ontologie de la production où l’atelier est le lieu de la nature naturante et le schème de la connaissance : on se tournera vers Platon et Deleuze, parfois pour leur échapper.

– Celui (inspiré de Jankélévitch) de l’organe-obstacle qui, s’appuyant sur les paradoxes du temps, propose une morale oscillatoire prenant ses distances avec le désespoir et avec l’ennui.


Voir le site de la Société française de philosophie.
Voir le site des éditions Vrin.
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commentaires

G
Bonjour,Je viens de découvrir votre blog, et notemment le résumé de l'article "série en art et ses paradoxes". Cela m'a donné l'envie de lire le texte intégral... mais aussi de vous présenter l'oeuvre d'un artiste -  Armén Rotch, qui travaille "autour de la sérialité et de la singularité" par le biais de milliers sachets de thé usagés..."...ces petits sachets de thé fragiles et éphémères accolés les uns avec/contre/ou sur les traces des autres,  que des amis apportent à Armén Rotch  sont un peu comme nous, "tous les mêmes et chacun différent".<br />  <br /> (photo prise lors de l'exposition "Art contemporain d'Arménie" à l'Orangerie du luxembourg en 2007)<br /> Car, lorsque chacun de nous trempe son sachet dans l'eau dans l'intimité du temps présent, un certain temps (jamais le même)  le sachet devient unique, acquiert une couleur différente,  vivante, qui évoluera encore avec le temps, pour disparaître sans doute en poussière, car pour Armén la fragilisation de l'oeuvre<br />  est un facteur  "vital" dans son travail qui s'articule autour du  temps éphémère , cet interstice d'espace tempéré de l'intime ...<br /> ...."<br /> <br /> <br /> "Quelque chose de vivant" 2007, 190x140cm/collection permanente Musée d'Art Contemporain d'Arménie/<br />  <br />  <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> "diptyque" 2007, 2x (200x164cm)<br />  <br /> <br />  <br /> <br /> (Installation In situ  Friche 2008/)<br />  <br />  http://armenrotch.blogspot.com/ <br />  <br /> <br /> Cordialement<br /> Gilda G Hadjian<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> présidente de l'association d'art contemporain"chercheurs d'Id" <br /> 15 rue des lilas 94140 Alfortville France<br />  <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />

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