14 août 1970 5 14 /08 /août /1970 11:20
L'école poignardée
par Tristan Béal

En ligne le 28 mai 2009

Dans le Gorgias, Socrate dit à Calliclès qu'il a enfin trouvé chez son interlocuteur cette pierre de touche au moyen de laquelle faire l'épreuve de la bonne santé de son âme pour savoir si celle-ci est de bon aloi et vérifier ainsi la véracité adamantine de sa parole ; à présent, dans nos écoles ouvertes aux quatre vents, ce que propose le Ministre de l'Education nationale à ses enseignants bafoués et violentés, c'est de les mettre en quête d'un métal possiblement mortifère. Comment sommes-nous passés d'une école du loisir libérateur à cette martiale école de la fouille ?

Déjeuners remémoratifs

A l'école, le midi, lorsque nous n'avons pas à prendre en soutien des élèves souffrant de somnolence post-prendiale, ou que nous ne rencontrons pas des psychologues quelquefois culpabilisants ou des orthophonistes souvent suremployés, ou bien encore que nous ne devons pas assister à un conseil des maîtres superflu, nous prenons le temps de déjeuner ensemble et de parler de choses et d'autres. Pour peu que, dans la matinée ou la veille, un élève se soit fait remarquer par son attitude quelque peu irrespectueuse ou nonchalante, il nous arrive souvent alors d'évoquer nos propres maîtres et de parler de nous-mêmes ou de nos condisciples quand nous n'étions pas sages ou que nous nous démarquions par une paresse invétérée. La conclusion est toujours la même : le maître punissait ou accessoirement avait la main leste, et nous ne pouvions attendre aucun secours de la part de nos parents inflexibles, le maître avait raison et la punition scolaire était le plus souvent doublée d'une sanction domestique. Le tout est raconté dans les rires qui, il est vrai, parfois se teintent d'une légère nostalgie.
Mais l'intéressant est de savoir ce qui cause chez nous cette nostalgie. Ce n'est certainement pas le regret que les châtiments corporels soient désormais interdits. Non ; ce dont nous avons la nostalgie, c'est de cette double image s'effaçant : des parents croyant en l'école, une institution là pour asseoir notre autorité symbolique.


La citadelle assiégée

Dans une école, la position d'un maître est une position obsidionale, quoi qu'on en dise. Et non pas seulement parce que, parfois, il peut se retrouver dans une salle de classe où les élèves qui lui font face ne méritent plus ce beau nom, indisciplinés et violents qu'ils sont, donc sourds à quelque parole émancipatrice que ce soit. Cette inquiétude ressentie n'a pas une cause aussi accidentelle (de vraies classes existent, en tout cas en apparence) puisque tout maître est dans cette position. Cette position est dorénavant co-extensive de la fonction du maître : elle en constitue comme l'essence contemporaine.

Les assiégeurs du maître sont à la fois l'administration et le parent. Depuis 1989 et la loi d'orientation de M. Jospin, le parent fait partie de l'école, a un rôle à tenir dans la communauté éducative (1). Et le tient parfaitement. Le rôle d'un parent est d'adhérer au présent (« Je veux que mon enfant ait une belle situation », c'est-à-dire qu'il fasse plus tard ce qui maintenant plaît et qui n'aura peut-être plus cours (2)). Le rôle du maître est de tourner résolument le dos à ce présent, de le mettre à distance et travailler avec ses élèves dans l'uchronie de la vérité, l'école étant cet alibi fourni par avance à l'élève pour le disculper de la bêtise du monde. D'où contradiction et, parfois, conflit ; du reste, l'on s'étonne même que le conflit ne soit pas plus généralisé, puisqu'il y a là une différence de nature entre le parent et le maître et qu'ils ont comme un statut commun au sein de l'école amoindrie.
De cette différence de nature résulte, du point de vue du parent, cette conséquence irréversible : le maître ne doit pas avoir d'autorité (deux dieux ne sauraient coexister pacifiquement). Et pour un parent, l'autorité s'arrête à ce que l'on entend spontanément par ce mot et que l'on associe à la dureté. Ainsi, toute sanction donnée par le maître (punition écrite, privation de récréation...) doit être systématiquement rejetée par le parent en tant que parent. Dès lors, si le parent prend ostensiblement le contre-pied du maître, c'en est fait de celui-ci : l'élève n'est plus qu'un enfant et déconsidère son maître, qui à ses yeux n'a plus d'autorité, c'est-à-dire n'est plus que cet être passablement injuste ou ridicule des insidieuses ou risibles menées duquel ses parents le protègent avec amour et courage. L'enfant alors n'apprend plus, il n'a plus confiance en son maître.

Mais il est également une autre sanction donnée par le maître : il s'agit du redoublement. Et là aussi, le parent peut s'y opposer. De toute façon, c'est lui avec l'institution qui en dernier recours a le plus de poids (3). Le maître a travaillé toute l'année avec son élève, est arrivé en conscience à la conclusion suivante que son élève n'avait pas le niveau pour passer dans la classe supérieure et juge donc qu'il doit redoubler. Si le parent est contre, la cause est perdue. Comme si, un médecin proposant un traitement désagréable dans un premier temps mais garant d'une prompte guérison, le parent le refusait pour son enfant au prétexte de ne pas le faire souffrir maintenant. Car la raison principale avancée par le parent regimbant est du même acabit : redoubler ferait souffrir l'enfant. Mais ce que le parent ne devine pas, c'est cette souffrance à venir qui sera celle de son enfant lorsqu'il ne suivra plus rien en classe et qu'il sera perdu. Malgré tout, la parade est déjà trouvée, murmurée qu'elle est par notre administration traîtresse et complaisante : au maître de l'année suivante de composer avec cet égarement de l'enfant en lui proposant une pédagogie adaptée (4).

Car il ne faut pas se leurrer : ce n'est pas le parent le principal contestataire du maître, c'est l'institution, dont le parent n'est que le bras armé et inconscient de la mission de sape. Le parent n'a pas pris indûment le pouvoir dans l'école, c'est bien plutôt l'institution qui a donné ce pouvoir d'insubordination au parent (5). Parce que l'institution est retorse et sait bien que toute seule et de front elle ne pourrait jamais gagner la bataille ignoble qui est la sienne : détruire en sous main l'instruction publique.
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Mais apprenez-leur le caniveau ! Le maître méprisable et méprisé

Si donc le maître n'a plus d'autorité devant l'élève et le parent, c'est que premièrement l'administration lui dénie symboliquement cette autorité en rendant le maître méprisable, haïssable et vain.
Le fait est que le maître est méprisable, non pas le maître en tant que maître, mais ce que l'on pourrait appeler le contre-instituteur (6) ce maître qui n'a plus de maître que le nom, vu qu'il ne maîtrise plus rien : ni sa discipline, ni ses élèves. Et c'est parce qu'il ne maîtrise plus sa discipline qu'il ne peut plus assurer la discipline dans sa salle de classe. Si le maître contemporain est effectivement méprisable, c'est qu'il ne vaut plus rien, qu'il n'a plus de prix, déprécié qu'il est par son institution. Et cela à plusieurs degrés.

Tout d'abord, chaque maître contemporain a auparavant été un élève. Or de même qu'il n'a de maître que le nom, de même il n'a été qu'un semblant d'élève : c'est bien plutôt un âne qui s'ignore tel. La destruction sans bruit de l'instruction publique a commencé il y a trente ans déjà (7) ; ce qui veut dire que depuis trente ans on n'apprend plus grand-chose dans les écoles de France ; ce qui veut dire que l'élève n'existe plus depuis cette période et que le maître empêché ne peut donc élever ses apparences d'élèves à ce à quoi lui-même, en tant qu'élève passé, n'a pas pu s'élever. Enseigne donc à présent un maître faisant des fautes d'orthographe, ayant une syntaxe plus que relâchée, ne connaissant pas l'histoire de son pays et ne sachant même pas ce qu'est l'école. Le moyen de ne pas être méprisé du parent quand on sort pareillement du ruisseau ?
Le maître de l'administration n'a donc plus d'autorité, il n'est plus l'auteur de ce qu'il dit, il ne dit pas le vrai, il résonne et fait de la garderie au milieu des échos du monde.
Et du coup un tel maître ne peut pas plus « tenir » sa classe : par lui-même, par sa fonction républicaine travestie, il n'inspire plus le respect à son élève qui, quoi que l'on puisse penser de lui et quoi qu'il pense de lui-même, veut secrètement s'élever et méprise celui qui ne peut l'y aider. Néanmoins, en certaines circonstances extrêmes, le maître veut se défendre et il est donc tenté de punir, de se montrer ferme, non plus en tant que maître mais en tant qu'adulte débordé par sa classe. Or cette autorité-là elle aussi, cette autorité du biceps et non du savoir, lui est interdite. Sa hiérarchie l'en empêche : les punitions dans le primaire sont interdites, dans le secondaire ostraciser un élève de sa salle de classe relève du parcours du combattant, et de toute façon notre hiérarchie, aidée en cela par une certaine gent psychologue, conclura toujours que l'élève éprouve un sentiment d'injustice face à l'autorité du maître et que donc celui-ci doit en rabattre et même ne pas se plaindre si, du fait de son esprit étroit et psychorigide, il suscite chez l'élève une violence incontrôlée, comme un coup de couteau par exemple (8).
Le maître voulu par l'administration est ainsi doublement châtré : il ne maîtrise pas son savoir (au sens de se rendre maître de), il ne peut maîtriser son élève (au sens de dompter par une force supérieure).

Pareillement méprisé et haï, ce maître de l'école détruite est vain en ce qu'il prête lui-même la main à sa propre déconsidération en tant que maître. Qu'il était doux, l'année dernière lors des manifestations contre les nouveaux programmes de M. Darcos, de nous voir défiler contre cette pédagogie rance refusant la motivation et assénant des limbes le vrai sans passer par une phase de construction par l'élève. Nous brandissions alors hautement des banderoles bariolées où l'on pouvait lire : « Nous voulons des enfants qui réfléchissent !!! Pas des moutons ! Non aux nouveaux programmes ! » C'était le monde à l'envers : ceux-là mêmes qui auraient dû se réjouir de la mise au rancart de cette pédagogie par motivation faussement démocratique et hautement asservissante, ceux-là mêmes qui savent que le vrai ne se vote pas mais se découvre parce que premièrement défriché par le maître, ceux-là pourtant défendaient l'indéfendable, cette mystique pédagogiste qui avait vidé leur métier de toute sa beauté et de toute son efficacité : croire que l'élève n'est pas une table rase, que c'est à lui seul de construire son savoir, alors que c'est le maître qui est à même d'élémentariser le savoir et de le présenter à son élève pour qu'il s'y hausse en sa sévère mais juste compagnie (au lieu de se limiter à être un organisateur de débats versé dans le relationnel et témoignant d'une grande compréhensivité).
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Tu quoque, mihi fili (9)

La destruction contemporaine de l'instruction publique s'est donc faite en deux temps : pour que le maître du caniveau apparaisse, il a fallu auparavant qu'il ne soit pas élève, qu'il n'ait pas connu, dans l'école de son enfance et de son adolescence, le bonheur d'apprendre. Et n'ayant pas ressenti ce bonheur, il ne peut à son tour le susciter chez ses élèves.
Reste maintenant à comprendre comment cette décérébration, cet énervement du maître contemporain durant sa scolarité a été possible. La vérité est amère : l'école a été détruite par ses serviteurs, ses officiants et ceux-là mêmes qui lui doivent tout.
Le premier coup de poignard a été donné par les maîtres anciens et leurs meilleurs élèves. L'école a été mise à bas par ceux qui en avaient le plus profité. Quand, dans les années soixante, on écrit que l'école en tant qu'école est une vaste machine de reproduction sociale, qu'elle n'a pour seule fonction que de faire accroire au pauvre qu'il pourra s'émanciper et l'amuser pendant toute sa scolarité avec ce vain hochet, quand une certaine sociologie claironne à qui mieux mieux que la culture en tant que culture est une violence symbolique et non l'advenue réelle en soi de l'humanité, quand des thuriféraires d'une gauche compassionnelle dénient au savoir son caractère auguste, alors l'école n'est plus qu'un mot cachant une réalité honteuse : le refus de donner à tous les conditions de possibilité d'accroître son être.
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Tais-toi, Cassandre !

Si le corps enseignant, si l'enseignant à la fois comme esprit et comme corps, ne s'insurge pas, s'il se refuse à éprouver le moindre orgueil, s'il ne se ressaisit pas dans une posture savante au lieu de s'oublier dans sa douleur et ses meurtrissures, voire ses petits arrangements, alors nous n'avons pas fini d'être traînés dans le caniveau et de nous y complaire. Notre hiérarchie rêve d'un corps enseignant aux ordres et sans conscience, d'un corps enseignant corvéable à merci et à l'envi insultable. Notre hiérarchie organise savamment les conditions d'impossibilité de notre métier et suscite autour de nous et entre nous un climat de défiance et de désespérance (10).
Sous peu nous nous tairons, sous peu nous n'aurons plus même le souvenir de cette haute et forte parole dont nous étions porteurs, sous peu nous serons les vils gardiens impuissants d'un zoo humain où tous les coups seront permis.
Certes, l'école, la vraie, n'a jamais existé, de même que la République dont elle est un fer de lance ; elle est une idée directrice permettant de juger, de faire le départ entre ce qui s'apparente à de l'école et ce qui en est le travestissement éhonté. Ce qu'un maître ne saura jamais pardonner aux contempteurs de l'école et à ses amoindrisseurs, c'est d'avoir fait voler en éclats l'école en tant qu'idée, c'est de nous avoir sciemment entraînés dans un chaos, dans l'immonde où seuls les corps feront la loi - mais certainement pas le corps enseignant -, de nous avoir poignardés et avilis (11).
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Notes   [cliquer ici pour fermer la fenêtre et revenir à l'appel de note]

1.    Loi 89-486, article 11 : « Les parents d'élèves sont membres de la communauté éducative. »
2.    Or, hélas, les parents sont les moins bon juges en la matière. En témoigne cet extrait de Kant tiré de ses Réflexions sur l'éducation : « Voici un principe de l'art de l'éducation que particulièrement les hommes qui font des plans d'éducation devraient avoir sous les yeux : on ne doit pas seulement éduquer des enfants d'après l'état présent de l'espèce humaine, mais d'après son état futur possible et meilleur, c'est-à-dire conformément à l'Idée de l'humanité et à sa destination totale. Ce principe est de grande importance. Ordinairement les parents élèvent leurs enfants seulement en vue de les adapter au monde actuel, si corrompu soit-il. Ils devraient bien plutôt leur donner une éducation meilleure, afin qu'un meilleur état pût en sortir dans l'avenir. Toutefois deux obstacles se présentent ici : 1) ordinairement les parents ne se soucient que d'une chose : que leurs enfants réussissent bien dans le monde, et 2) les princes ne considèrent leurs sujets que comme des instruments pour leurs desseins. »
3.    Certes, il existe une commission jusqu'à laquelle le maître peut aller mais sans y assister, le dossier de l'élève étant alors examiné par un inspecteur d'une autre circonscription, un directeur d'une autre école, un psychologue et un médecin scolaires et d'autres personnes dont les parents eux-mêmes (qui sont les seuls à connaître l'élève mais en tant qu'enfant : ce qui permet aux autres membres de la commission d'avoir bien entendu un jugement objectif comme l'on dit et dénué de tout effet pygmalion). Généralement, l'avis du maître n'est pas suivi par la commission. Généralement aussi, le psychologue trouve qu'il est mauvais pour l'équilibre de l'enfant de redoubler, cela pourrait s'apparenter à un traumatisme. En parlant des redoublements, il faut savoir que la démarche est de plus en plus drastique, de nombreuses étapes devant être effectuées en amont par le maître, au prétexte d'aider le dit élève mais dans le but inavoué de fatiguer l'enseignant par moult paperasseries administratives : c'est qu'un redoublement coûte cher... Enfin, la presque totalité des maîtres ne va jamais jusqu'à cette commission et laisse les parents décider : à quoi bon, en effet, fournir par eux-mêmes l'occasion de dénigrer leur travail mais surtout l'école en permettant à cette commission d'annuler leur travail et donner raison aux parents ?
4.    Ou comment rendre le maître coupable. Avec la politique du passage généralisé et de l'accueil tous azimuts, nos salles de classe vont ressembler sous peu à de vraies cours des miracles. Attention ici, ne pas croire que le mépris soit de mon côté. Le mépris, c'est de faire passer un élève qui n'en peut mais ; le mépris, c'est d'accepter en classe des élèves "particuliers" avec lesquels nous sommes incapables de faire quoi que ce soit, alors que de tels élèves seraient certainement mieux pris en charge et aidés par des enseignants spécialisés et grâce auxquels ils donneraient ainsi toute leur valeur. Serait-ce encore une vulgaire question pécuniaire ?
5.    Autrement dit, tout ce qui a été dit jusqu'ici concerne le parent flatté par l'administration et non les parents tels que nous pouvons les rencontrer. Nombreux, en effet, sont les parents qui ont véritablement souci de leurs enfants et qui sont convaincus que, hors l'école, il n'existe point de salut. Mais de tels parents sont plus des citoyens incrédules que des parents bernés.
6.    Voir l’article Le Contre-instituteur.
7.    N'y aurait-il pas là inconséquence dans la démonstration ? Pour rendre le maître méprisable, il fallait en faire un maître asinin, donc un maître qui n'a pu être élève. Or, en tant qu'élève, le futur maître par homonymie a bien eu des maîtres, des vrais, puisque la destruction de l'école n'avait pas alors commencé. L'objection porte et permet tout simplement de faire l'hypothèse d'une trahison des clercs au sein même de l'école. Le maître asinin n'a pu advenir que parce que, il y a trente ans, des maîtres ont cru, sincèrement peut-être, que l'école devait changer en se niant. Cf. infra.
8.    Voir sur ce site, à la rubrique Bloc-notes : « Un prof poignardé et le "sentiment d'injustice à l'école" » ainsi que le commentaire à la fin franchement nauséeux d'un lecteur tout à son mépris du corps enseignant (dans tous les sens du mot corps).
9.    Ou Tu quoque mi fili ! (Toi aussi mon fils !) : phrase attribuée à César lors de son assassinat s’adressant à Brutus, le voyant parmi les conjurés qui le poignardent.
10.    Les fameuses évaluations de CM2 et maintenant de CE1 permettent à notre hiérarchie martiale de fouler un peu plus notre dignité en nous servant une forte louche d'autoritarisme. L'appât de la prime, quant à lui, est tout simplement abject et crée une disparité des salaires injustifiable et dégradante.
11.    Lorsque le corps des professeurs des écoles a été créé en 1989 à côté du corps des instituteurs, on disait à ces derniers de ne pas se presser à passer le nouveau concours, qu'ils auraient tout leur temps. Sauf que les premiers à leur conseiller cela l'ont passé, le dit concours : ce qui leur a évité de perdre de l'argent, au final. Maintenant, tous ceux qui ne sont pas dans une classe ou qui y sont moindrement, ou qui encore ont de l'ambition, tous ceux-là  passent des concours ou des entretiens pour surtout ne plus enseigner, car dans les couloirs des inspections, il se dit sous cape que notre métier va à ce point changer (comprendre : empirer) qu'il vaudrait mieux dès maintenant quitter les salles de classe et aller voir ailleurs dans l'Education nationale si l'herbe est plus verte. Courage, fuyons !


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© Tristan Béal et Mezetulle, 2009.

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