Bloc-notes nouveauté sur Mezetulle
L'Yonne reprend ses droits
Les géographes et spécialistes de l'hydrographie nous ont depuis longtemps alertés: en réalité, le fleuve que nous appelons la Seine n'est autre qu'une calme et modeste rivière se jetant dans l'Yonne à Montereau. Il suffit du reste de se tenir sur le pont qui enjambe le confluent où les eaux se mêlent pour constater que le flot de l'Yonne, plus large et plus puissant, pousse celui de la Seine.
Mezetulle ne fait que s’inspirer ici de nombreux textes sur le sujet (1). Mais l’objet de cet article est d’annoncer une décision (exclusivité que Mezetulle a obtenue par... des fuites dont elle ne peut bien évidemment révéler la source !).
Cette anomalie de toponymie va enfin être réparée. Sur recommandation de la Commission Nationale de Toponymie et en vertu d'un décret publié ce jour au Journal Officiel, toutes les occurrences toponymiques du terme Seine en aval de Montereau seront remplacées par Yonne. A cet effet, de multiples services vont être mobilisés pendant plusieurs années (entre autres Eaux et Forêts, Ponts et Chaussées, Institut géographique national), sans compter le long travail d'information, de transition et d'intériorisation au terme duquel on s'habituera à dire « Neuilly sur Yonne », « Yonne Saint-Denis », « Hauts de l'Yonne », « Yonne et Marne », etc. Se rend-on bien compte par exemple que les fameuses galeries de peinture parisiennes auront pour adresse la rue de l'Yonne et que Rouen sera désormais la préfecture de l'Yonne maritime ?
Mais une question restant encore en suspens est celle de l'usage du terme « Seine » dans les multiples textes romanesques et poétiques... faudra-t-il aussi, pour satisfaire la vérité, les passer à la lessiveuse des eaux de l'Yonne ? Mezetulle suggère au Ministère de la Culture d'ouvrir un concours pour juger les meilleures réécritures d'Apollinaire, de Barbara, de Prévert, de Racine, de Quinault...
Cette décision, pour justifiée qu’elle soit, suscite cependant la réflexion sur un plan symbolique. En effet, l’erreur de dénomination, due à la toponymie romaine, est historique et non géographique ou hydrographique : elle dit donc quelque chose de vrai, à savoir que – n’en déplaise à Astérix – les Romains ont plutôt réussi l’occupation de la Gaule (mais chut, il ne faut pas le dire ! faire l’éloge des Romains et du latin, où on va ?).
Voilà en tout cas une affaire qui n'a pas fini, avec beaucoup d'eau, de faire couler aussi bien de l'encre : de quoi masquer et noyer quelques poissons.
1 – Voir entre autres cet article avec des photos très convaincantes http://via-images.com/seine.html et ce bref mais très autorisé article sur le site Yonne.fr http://www.lyonne.fr/archivev2/2011/01/04/a-paris-coule-l-yonne-pas-la-seine_1114149.html . Ici, http://seine-et-marne.evous.fr/L-Yonne-reecrire-l-histoire,358.html et là http://jlhuss.blog.lemonde.fr/2007/08/02/lyonne-sous-le-pont-neuf/ on lira une intéressante analyse de l’origine des noms, avec des discussions. Pour une vision synthétique, voir ce site.
Voir les règles de publication des commentaires.