12 octobre 1970 1 12 /10 /octobre /1970 16:19

L'Etat et les religions en Grèce
Où en est la laïcité ?
par Ina Pipéraki

En ligne le 10 mars 2011


Lors du colloque « Etat de la laïcité et du communautarisme en Europe » organisé le 22 janvier 2011 par l'Observatoire international de la laïcité contre les dérives communautaires, Ina Pipéraki a présenté un bilan des rapports entre l'Etat et les religions en Grèce. Elle a bien voulu mettre au point une version de son intervention tout spécialement pour Mezetulle.

Demos et laos : un bref rappel

L’origine étymologique du mot «laïcité» est très instructive. Le terme grec, laos, désigne l’unité d’une population, considérée comme un tout indivisible ; le laïc est l’homme du peuple, qu’aucune prérogative ne distingue ni n’élève au-dessus des autres. L’unité de laos contient en elle-même, simultanément, un principe de liberté et un principe. d’égalité L’unité du peuple conjugue donc la liberté de conscience des individus qui le composent et leur égalité de droits dans les affaires publiques.
StèleDémocratieRedim
On sait que le vocable «démocratie» contient un autre terme, le terme demos, qui recouvre cette fois-ci le peuple entendu comme communauté politique. Démocratie et laïcité, en un sens, renvoient donc à la même idée : celle d’une souveraineté du peuple sur lui-même.
Cette idée est bien figurée par la Stèle de la Démocratie de l'Ancienne Agora à Athènes où l'on voit Demos couronné par la démocratie elle-même et sur laquelle est gravé le décret des Athéniens défendant leur régime contre des éventuelles expressions de tyrannie !

La laïcité est conçue comme l’harmonisation, dans diverses conjonctures socio-historiques, géopolitiques et étatiques, des principes fondamentaux :
· respect de la liberté absolue de conscience et de sa pratique individuelle et collective (distinction des espaces public, civil et intime),
 ·autonomie du politique et de la société civile à l’égard des normes religieuses et philosophiques (séparation des églises et de l’Etat),
·non discrimination directe ou indirecte envers les êtres humains

La puissance publique sera donc «neutre» sur le plan confessionnel. Cette neutralité confessionnelle est à la fois garantie d’impartialité et condition pour que chacun, quelle que soit sa conviction spirituelle, puisse se reconnaître en cette République ou Cité (rappelons-nous la politeia de Platon), dont tous les membres se retrouvent ainsi sur le même pied d’égalité.

Pourtant, la laïcité, du principe philosophique au fait social, reste un immense chantier ! 

La réflexion proposée entend s’affranchir des approches polémiques, et jauger le principe de laïcité, ainsi que l’idéal qui l’inspire, au regard des défis du XXIe siècle, et notamment celui de la mondialisation, qui met en rapports plus étroits les différentes civilisations. Entre l’internationale des capitaux et les replis identitaires des communautarismes, y a-t-il encore de la place pour un monde commun aux hommes ?
C’est dans le cadre d’une telle interrogation que l’on pourra mesurer l’enjeu de l’idéal laïque.

     
Le paysage grec

La Grèce a honoré le  laos plus que nul autre pays, c'est en Grèce que la démocratie et le dialogue ont été inventés (La démocratie athénienne est le premier régime, dans l’histoire des civilisations, qui respecte la liberté et la dignité humaine, les droits du citoyen, et le désir de chacun à participer aux décisions prises. Comment en est-il venu à être considéré aujourd’hui comme « un cas particulier » ?

Pour élucider «le paysage grec» on va examiner les points suivants :


Le statut constitutionnel national

L’article 5 de la Constitution Grecque de 1975 dispose que: «Tous ceux qui se trouvent sur le territoire hellénique jouissent de la protection absolue de leur vie, de leur honneur er de leur liberté sans distinction … de conviction religieuse.» Cette disposition est soulignée par l’article 13.2 qui précise : «toute religion connue est libre et les pratiques de son culte s’exercent sans entrave sous la protection des Lois. Il n’est pas permis que l’exercice du culte porte atteinte à l’ordre public ou aux bonnes mœurs… ».
Pourtant, aux termes de l’article 3.1 de la Constitution grecque, «la religion dominante en Grèce est celle de l’Église orthodoxe orientale du Christ». L’orthodoxie est donc la religion officielle et même s’il n’existe pas d’impôt cultuel, le gouvernement paie les salaires, les retraites et la formation religieuse du clergé, finance l’entretien des églises et accorde une reconnaissance particulière au droit canon orthodoxe.
Pourtant, l’Église orthodoxe de Grèce, qui possède le statut de personne morale de droit public, prétend ne pas être une Eglise d’État mais une Eglise nationale. L’orthodoxie, après la chute de Constantinople en 1453, a joué le rôle de garante de l’identité du peuple grec sous la domination ottomane et a soutenu et entrepris même la guerre d’indépendance (1821-1829). Les Grecs se définissent à la fois comme athées et orthodoxes, ce qui indique que la religion joue pour eux un rôle plutôt culturel et historique, indépendamment des questions de foi. A ce point il faut signaler que ce qui « lie » les Grecs à l’orthodoxie est la guerre de l’indépendance contre l’occupation turque qui a été menée par une organisation qui s’appelait « Filiki Etairia », « l’Association des Amis » dont les chefs étaient également des prêtres et des franc-maçons. En plus, durant l’occupation de 400 ans les prêtres garantirent la continuité de la nation et de la langue.

Les confessions juive et musulmane sont les seules, outre l’Église orthodoxe, auxquelles le droit public grec accorde une personnalité juridique : les autres religions n’en sont dotées qu’en droit privé et doivent créer des entités publiques spécifiques pour pouvoir détenir des biens en leur nom. Cependant, les exonérations de taxe foncière dont bénéficient les organisations religieuses s’appliquent aussi bien aux orthodoxes qu’aux non orthodoxes.

En mai 1998 une centaine d’intellectuels ont signé une pétition pour demander la séparation des Églises et de l’État. Cette tentative fut un échec et fut critiquée avec véhémence par M. Christodoulos, chef de l’église orthodoxe à l’époque. Ce mouvement est toutefois à souligner car il a été ravivé lors du débat concernant la mention de la religion sur les cartes d’identité. Cette obligation mettrait un terme à une obligation contraire aux principes démocratiques ; cette mention fut supprimée finalement en 2000.


La laïcité et l’éducation

En ce qui concerne l’enseignement, l’article 16.2 de la Constitution prévoit : «L’instruction constitue une mission fondamentale de l’Etat et a pour but l’éducation morale, culturelle, professionnelle et physique des Hellènes, le développement d’une conscience nationale et religieuse ainsi que leur formation en citoyens libres et responsables ». La connaissance du patrimoine culturel de l’humanité, sans exclusive, fait partie de la formation du citoyen éclairé comme de l’homme accompli.

En fait, ce qui se pratique en ce moment, après pas mal de démarches auprès du Ministère de l’Éducation, c’est que l’enseignement est orienté plutôt vers un éclairage de la jeunesse concernant l’histoire et la philosophie des principales religions que vers l’instruction proprement dite d’une religion.

Le même concept est mentionné à l’article 13 de la Recommandation de 2007 incorporée à la législation grecque : «L’école est un forum essentiel pour le dialogue interculturel et pose aussi les bases d’un comportement tolérant ; elle peut lutter efficacement contre le fanatisme en enseignant aux enfants l’histoire et la philosophie des principales religions avec mesure et objectivité».
En outre, une acquisition relativement récente fut le fait que les instituteurs de l’enseignement peuvent être de religion orthodoxe ou non orthodoxe.
Le traité de Lausanne de 1923 a octroyé un régime particulier à la minorité musulmane de Thrace occidentale. Le territoire est divisé en trois districts, chacun dirigé par un mufti nommé par le Ministre de l’Éducation nationale et des Cultes ; ces muftis ont juridiction sur leur communauté en matière de droit familial et d’héritage ainsi que sur les questions religieuses.

De nos jours émerge de plus en plus la nécessité d’élaborer une « vraie» laïcité et par conséquent, il est pleinement reconnu que l’éducation religieuse ne devrait pas être obligatoire. De nombreux citoyens actifs ont lutté pour que les enfants aient le choix de ne pas suivre l’enseignement religieux, et pour avoir le droit d’être agnostiques, athées, non croyants ou libres penseurs. Cette lutte a porté ses fruits car il y a quatre ans que l’enseignement religieux n’est plus obligatoire et que  les enfants peuvent en être dispensés, après une déclaration écrite de leur part, ou de la part de leurs parents pour les non majeurs, en expliquant que pour des raisons de liberté de conscience, ils désirent ne pas suivre cet enseignement religieux.

Mais il fallait aller plus loin, et suivant la conception d’une citoyenneté bien émancipée on s’est battus pour l’annulation de la partie de l’explication dans la déclaration écrite ; il est en effet suffisant d’annoncer que l’enseignement religieux n’est pas souhaitable. Ainsi, trois décrets consécutifs (91109/Γ2, 10-7-2008, 10407/Γ2, 4-8-2008, Φ12/977/109744/Γ1, 28-8-2008) issus par le Ministère de l’Éducation nationale et des Cultes ont permis le libre choix, inconditionné et injustifiable des élèves, et/ou de leurs parents, concernant l’enseignement religieux.
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Laïcité et subventions de l’État

L’État grec verse aux églises diverses subventions, et divers privilèges leur sont accordés. À titre d’exemple, les plus représentatifs d’entre eux sont constitués par le caractère inaliénable des biens des patriarcats d’Orient ainsi que des monastères du patriarcat œcuménique ou encore par la non validité de l’usurpation dans les cas des biens des monastères. Il est à souligner que l’arrêt 1161/1983 a admis que les monastères catholiques jouissent également de ce privilège, ce qui tend à démontrer l’ouverture de l’État à la pluralité confessionnelle.

Toutes les religions sont exonérées de nombreux impôts comme ceux sur la propriété immobilière, le revenu, la transmission des immeubles, les donations, les successions. Le Mont Athos jouit quant à lui d’un nombre encore plus grand d’immunités fiscales.

Le statut spécifique du Mont Athos est d’un intérêt très particulier, étant donné qu’actuellement un scandale économique a bouleversé totalement la situation politique et sociale et fait émerger plus que jamais la nécessité d’une séparation définitive entre les Églises et l’État. Il s’agit du scandale «Vatopedi» : depuis plus de trois ans il implique l’Etat grec et le monastère «Vatopedi» dans une douteuse transaction immobilière. Le gouvernement et l’opposition parlementaire aussi bien que l’archevêque Ieronymos - à la tête aujourd’hui de l’église grecque orthodoxe - se sont déclarés sidérés par les révélations faites dans le cadre de cette affaire et ont rappelé leur confiance dans la justice grecque.

Pourtant, aujourd’hui (en fait le 19.1.2011, la Commission Juridique s’est exprimée) on se trouve étonnés et époustouflés devant une justice qui n’a pris aucune décision sur ce sujet et qui a décidé, faisant recours à une loi « avantageuse », la prescription de tout acte criminel dans cette affaire, éventuellement commise par trois ministres qui ont été renvoyés devant la justice, en novembre dernier, par l’Assemblée Nationale, suivant la loi concernant la responsabilité des ministres durant leur mandat. On attend le verdict officiel de la Cour de Cassation vers la fin du mois, mais la décision est déjà prise, suivant un vote 3/2.


Le communautarisme dans l’Europe du XXIe siècle

Le communautarisme apparaît aux Etats-Unis dans les années 1980 ; c’est un courant de pensée contemporain, qui érige la valeur de la communauté (religieuse, sociale, ethnique, culturelle ou politique, linguistique ou même de préférence sexuelle) au même rang que celle de la liberté ou de l’égalité, voire lui accorde une priorité (représentants du courant MacIntyre, Sandel, Taylor, Walter, se référent dans l’ensemble à Aristote et à Hegel).

Pour la plupart des «communautaristes», la communauté précède l’individu non seulement en fait, mais aussi en droit. Dès lors, ils voient dans la recherche du bien commun – dans la quête d’un idéal partagé – une exigence politique tout aussi impérieuse que la défense du droit à la liberté individuelle ; ils ne reconnaissent pas la neutralité et l’impartialité de l’Etat. Pour eux, ce qu’il est politiquement juste de faire est déterminé en référence à un ensemble de valeurs sociales, de sorte que la légitimité des institutions est avant tout traditionnelle. C’est à ce point que s’opposent le plus radicalement les philosophes libéraux, selon lesquels l’Etat ne doit en aucun cas promouvoir une conception morale ou religieuse particulière.

Pour nous républicains, le communautarisme remet en cause l’espace public neutre et empêche l’individu de se définir ou de se redéfinir. Le communautarisme est un terme polémique utilisé en France pour qualifier l’attitude ou, plus généralement le mode de vie d’une communauté minoritaire aux yeux de laquelle les idéaux républicains, égalitaires et laïques devraient s’effacer au nom d’un droit à la différence revendiqué par ces mêmes minorités.

Il faut souligner que l’on confond quelquefois le droit à la différence et le respect de la sphère privée de chacun avec l’absence de respect de la sphère publique ; on confond également la notion de la diversité culturelle et celle de la cohésion sociale.
L’Etat communautaire implique malheureusement une forte auto-valorisation et une tendance à la fermeture sur soi, à ce qui nous est propre ; cela s’oppose à cette même conception du droit à la différence, car aujourd’hui on vit dans un contexte culturel dit « postmoderne » où l’ouverture, et plus particulièrement l’ouverture à autrui, est forcement valorisée.

Le communautarisme ne caractérise pas le paysage grec car la société grecque, jusqu’à très récemment, était plus ou moins homogène ; bien sûr il y a et il y avait des communautés mais pas dans un sens polémique ;  il n’y a pas de revendications particulières en matière de lois en ce qui concerne les différentes religions et les courants culturels, ni en ce qui concerne la restauration ou l’habillement. Pourtant, il y a quelques années, il y a eu un grand flux migratoire et les grecs commencent à apprendre la nécessité d'agir pour que les immigrants soient bien intégrés et que leurs différences soient acceptées. 

Par exemple les décisions concernant l’intégration des Roms sont basées sur un système d’éducation plus tolérant au niveau des justificatifs d’inscription, de leur déplacement, des difficultés qu’ils affrontent afin de suivre régulièrement un curriculum éducatif (deux décrets sortis en août 2010 essaient de régler ce problème ;  Αρ. Πρωτ. Φ3/960/102679/Γ1, 20-8-2010, Αρ. Πρωτ. 114893/Γ2, 14-9-2010).

Finalement en ce qui concerne le pays même, il y a une préférence quelquefois au niveau des régions concernant les cultures et les langues grecques, les idiomes, mais il n’y a pas de mouvements régionalistes ni de tendances de mouvements autonomistes à proprement parler.
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« Le vivre ensemble » dans une crise profonde

En général  dans Europe des 27 on affronte aujourd’hui une situation qui est difficile à gérer, tenant compte de tous ces flux migratoires, de ces mélanges de cultures, que nous Grecs nous avons depuis longtemps acceptés dans notre propre culture. Rappelons-nous l’importance de l’hospitalité dans l’antiquité grecque qui était, à mon avis, une sorte de cosmopolitisme approfondi ; « l’étranger » était toujours accueilli tel qu’il était, avec le plus grand respect de ses habitudes et de ses propres mœurs, et était toujours protégé sous les auspices de «Zeus – Xenios».

Nos sociétés deviennent de plus en plus des sociétés multiculturelles. Or, la formation des citoyens dans de telles sociétés implique nécessairement qu’ils aient appris à vivre ensemble, au-delà d’une simple coexistence, en société, basée sur des compromis fragiles. Ce sont les mêmes individus qui ont été éduqués de façon séparée, dans le fait d’être réciproquement étranger, qui devront à un moment se mettre, pour ainsi dire, autour d’une table et rechercher patiemment ensemble, comme le veut l’idéal démocratique, ce que requiert l’intérêt général.

La question consiste à savoir quel est le garant du lien social : telle ou telle religion, telle ou telle conception culturelle, telle ou telle conception philosophique ou autre chose ? Dans le contexte social, économique, culturel et législatif d’aujourd’hui, la laïcité, couplée avec la valeur clé de la solidarité, sont les seuls garanst d’un " vivre ensemble" harmonieux et viable.

Les gens étranglés par la crise et ses conséquences, qui accentuent les inégalités et l’injustice, réclament des changements radicaux et une meilleure répartition des biens et des richesses, mais aussi une vraie égalité ! Je rappelle aussi le mouvement « Robinhood tax » initié en Angleterre mais qui gagne de plus en plus de terrain dans la conscience des jeunes générations actives. Les gens s’organisent récemment et, à travers internet, très rapidement ; il ne faut pas mépriser l’importance des réseaux sociaux (facebook, twitter et bien d’autres) où un message politique ou autre par le seul clic d’un bouton apparaît à l’écran de milliers, voire de millions de personnes !

La naissance de la démocratie athénienne au Ve siècle avant notre ère peut être considérée, par rapport à un horizon politique au sens large du terme qui va rendre cette réforme possible et nécessaire, comme une crise politique et sociale totale, la stasis. Les citoyens qui régissent leurs affaires sont amenés à réfléchir au meilleur système politique, à la meilleure politeia, c’est-à-dire la meilleure façon de s’organiser pour surmonter cette crise multiple.

Le commerce s’est développé, notamment avec l'apparition de la monnaie au VIe siècle. Ce développement extraordinaire du commerce méditerranéen a eu deux conséquences : la première, c'est que les agriculteurs grecs, peu compétitifs face à ceux de la Grande Grèce (Péninsule italienne + Sicile) dans la mesure où la Grèce est très aride et peu fertile, n'arrivaient plus à vendre leurs produits, et s'endettaient pour survivre. Et pour rembourser leurs dettes, les paysans étaient condamnés à l'esclavage.

Pour répondre à ces deux enjeux, les cités grecques durent revoir leur conception du politique. Ces réformes prirent une voie inédite qui aboutit à un nouveau régime politique : la démocratie. Contrairement à d'autres démocraties, comme les États-Unis ou la République française notamment, la  démocratie athénienne ne naît pas d’insurrections populaires ni de ruptures ou de luttes sous leur forme moderne, elle s'inscrit dans la continuité de la réflexion politique ; elle naît du cœur même de la cité. Ceci peut également expliquer pourquoi le peuple grec ressent ces graves troubles d'aujourd'hui avec une tonalité toute particulière, ce que d’aucuns interpréteront comme une sorte de dessaisissement de leur autorité propre sur leur destin politique issu d'une continuité millénaire.

Que de points communs avec aujourd'hui : nouvelle monnaie, crise économique et sociale. 80 millions de personnes en Europe vivent sous le seuil de pauvreté, suivant le examen annuel juste issue par l’EU en janvier 2011 … est-ce bien le moment de préconiser une réforme européenne ? d’inventer un niveau système de gouvernance ?

Il est incontestable qu’il faut revoir notre concept politique ; il faut que les politiciens trouvent des solutions pour assurer l’unité et la pérennité de la cité ; il faut démontrer que nous citoyens nous avons une grande dynamique.  Résistons alors à ce et à ceux qui nous écrasent, qui « violent » notre dignité humaine, qui « pillent » notre avenir et celui de nos enfants.

L’enjeu est clair : il s’agit de garantir l’avenir de l’Homme ! La question est éthique mais relève aussi d’un réalisme lucide : le monde ne sortira pas de la crise en laissant sur le bord de la route l’essentiel de la communauté internationale. Ces constats doivent fonder notre mobilisation collective, pays riches et pays pauvres, associations et acteurs publics, pour une solidarité neuve, pour une nouvelle notion de « gouverner ».

Soyons solidaires, impliquons-nous dans les règles de justice sociale, luttons contre la pauvreté matérielle et intellectuelle et concevons un nouveau modèle de société, faisons une réforme pareille à celle de l’Age d’Or d’Athènes de Périclès. Une nouvelle façon de gouverner et de se gouverner demande à être inventée, un nouveau modèle économique et social doit être élaboré, une nouvelle reforme européenne, une nouvelle conception du vivre ensemble en société nécessite notre implication et notre travail !
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© Ina Pipéraki, 2011



Références
1.     Ελληνική Δημοκρατία, Υπουργείο Παιδείας και Θρησκευμάτων, «Εγγραφή και Παρακολούθηση Μαθητών Ρομά», Αρ. Πρωτ. Φ3/960/102679/Γ1, 20-8-2010.
 2.     Ελληνική Δημοκρατία, Υπουργείο Παιδείας και Θρησκευμάτων, «Φοίτηση Μαθητών Ρομά», Αρ. Πρωτ. 114893/Γ2, 14-9-2010.
 3.     Ελληνική Δημοκρατία, Υπουργείο Παιδείας και Θρησκευμάτων, «Λειτουργία σχολείων για το σχολικό έτος 2009-2010», Αρ. Πρωτ. Φ3/915/93640/Γ1, 3-8-2009.
 4.     Ελληνική Δημοκρατία, Υπουργείο Παιδείας και Θρησκευμάτων, «Απασχόληση Μαθητών», Αρ. Πρωτ. Φ12/977/109744/Γ1, 28-8-2008.
 5.     Ελληνική Δημοκρατία, Υπουργείο Παιδείας και Θρησκευμάτων, «Ρύθμιση Μαθητικών Θεμάτων», Αρ. Πρωτ. 10407/Γ2, 4-8-2008.
 6.     Ελληνική Δημοκρατία, Υπουργείο Παιδείας και Θρησκευμάτων, «Ρύθμιση Μαθητικών Θεμάτων», Αρ. Πρωτ. 91109/Γ2, 10-7-2008.
 7.    «De la diversité culturelle au dialogue interculturel»,  Culture et Recherche, n° 114-115, Hiver 2008.
 8.     Fondation pour l’innovation politique, Ce que change le Traité de Lisbonne, Quadrige/ puf, Paris Juin 2008.
 9.    Assemblée Parlementaire, Conseil de l’Europe, «État, Religion, Laïcité et Droits de l’homme», Recommandation 1804, 2007.
 10.    Assemblée Parlementaire, Conseil de l’Europe, «État, Religion, Laïcité et Droits de l’homme», Document 11298, 8 Juin 2007, Rapport: Commission de la culture, de la science et de l’éducation, Rapporteur : M. Lluís Maria de Puig, Espagne, Groupe socialiste.
 11.    Charles Porset et Cécile Révauger (textes réunis par), Franc-maçonnerie et Religions dans l’Europe des lumières, Collection «Champions Classiques», Série « Essais », Éditions Honoré Champion, Paris 2006.
 12.    Antonios Xatzopoulos, L’éducation religieuse dans les écoles de la minorité de Thrace occidentale, Essai, Avril 2006.
 13.    Assemblée Parlementaire, Conseil de l’Europe, «Éducation et  Religion», Recommandation 1720, 2005.
 14.    Assemblée Parlementaire, Conseil de l’Europe, «Éducation et  Religion», Document 10673, 19 Septembre 2005, Rapport: Commission de la culture, de la science et de l’éducation, Rapporteur : André Schneider, France, Groupe du parti populaire européen.
 15.    Yves Charles Zarka (dirigé par), Faut-il réviser la loi 1905 ? La séparation entre religions et État en question, Collection Intervention Philosophique, Éditions puf, Paris Mars 2005.
 16.    Jean Baubérot (éd.), La Laïcité à l’épreuve. Religions et libertés dans le monde, Encyclopædia Universalis France S.A., 2004.
 17.    Jean-Michel Reynaud et Alain Simon, Laïcité, la croix et la bannière , Editions Bruno Leprince, 2005.
 18.    Jean-Michel Reynaud,  Laïcité, centre de l’Union, Editions Bruno Leprince, 2003.
 19.    Henri Pena-Ruiz, Qu’est-ce que la Laïcité ?, Collection Folio/Actuel, Gallimard 2003.
 20.    Maria-Dominique Charlier-Dagras, La Laïcité française à l’épreuve de l’intégration Européenne. Pluralisme et convergences, Collection Logiques Juridiques, L’Harmattan, 2002.
 21.    Guy Haarscher, La Laïcité, «Que sais-je ?»,  Éditions puf, Paris 1996. [ Haut de la page ]
 22.    Catherine Kintzler Qu'est-ce que la laïcité ?, Paris : Vrin, 2008.
 23.    Luc Ferry La révolution de l’amour : pour une spiritualité laïque, Editions Plon, Septembre 2010.
 24.    Ina Pipéraki, « Comment les Grecs vivent-ils la crise actuelle ? » ,  Mezetulle, Blog-revue de Catherine Kintzler, 6 novembre 2010.

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