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Communications entre francophones : it's so chic !
Mezetulle vient d'assister à un colloque philosophique international. Langues de travail officielles : anglais et français. En général, dans ces rencontres internationales, l'usage veut que, pour poser des questions aux intervenants, on utilise autant que possible la langue qu'ils ont eux-mêmes choisie pour faire leur exposé. Cela est tout à fait ordinaire, fort logique et on ne s'écarte de cette habitude courtoise que lorsqu'on est soi-même incapable de recourir à la langue utilisée en l'occurrence - auquel cas on s'en explique et s'en excuse.
Aussi l'anecdote qui suit peut laisser rêveur.
Après une intervention faite en français par un chercheur issu d'un pays francophone, deux autres chercheurs francophones (tous deux de nationalité française, il n'est pas indifférent de le préciser) et connus de tout l'auditoire lui posent une question... en anglais. A voir leurs frétillements et leurs airs entendus devant le micro, on a tout de suite compris : c'est so chic ! Comme l'intervenant ainsi interrogé est par ailleurs excellent angliciste, il applique la règle de courtoisie dont il n'a pas bénéficié et répond en anglais à ceux qu'il sait francophones, soulignant ainsi que ce chic est en réalité une prescription.
Pour donner un peu plus de sel à la situation, il faut ajouter que la rencontre se tenait à Paris.
Et il y a encore mieux : le sujet de l'intervention et des questions était relatif à la fuite des cerveaux, notamment vers les USA !
No comment...
NB - Catherine Kintzler ne répugne nullement à l'emploi de la langue de Shakespeare, y compris pour la diffusion de ses propres recherches, et accepte avec grand plaisir les invitations aux USA : les lecteurs peuvent le vérifier sur ce blog. Mais lorsqu'elle participe à une rencontre où le français est au nombre des langues de travail, elle s'adresse plutôt en français à ses homologues qui ont choisi cette langue pour s'exprimer (à plus forte raison si ces personnes sont notoirement francophones). Parler français à un(e) francophone, de plus quand on est à Paris, Dakar ou Genève : c'est pas top, ou bien mamie fait de la crispation franchouillarde arrogante?
[Modification du 20 septembre 2010]