13 juillet 1970
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12:01
Manifeste républicain pour l'égalité des droits
et contre les discriminations "positives"
Texte collectif lancé par l'Observatoire du communautarisme
A l'heure où relais communautaires et médiatiques s'associent pour obtenir du gouvernement l'introduction en France de mesures de "discrimination positive", l'Observatoire du Communautarisme publie un appel aux républicains soucieux de la défense du principe d'égalité entre les citoyens. Il est grand temps de se mobiliser contre ceux qui veulent instaurer la "rupture" avec les principes fondateurs de la République.
Nous, Français attachés aux principes de la République, nous désolidarisons du Manifeste pour l’égalité réelle en faveur de la discrimination positive et de ses tentatives visant à manipuler l’opinion.
Nous rappelons par le présent manifeste notre opposition catégorique à l’instauration dans notre pays d’un régime d’inégalité des droits.
Nous affirmons notre indéfectible attachement aux principes de la Révolution française, par laquelle nos ancêtres ont conquis le principe d’égalité en droit de tous les Français, indépendamment de leurs origines, de leur religion ou de leur race.
En aucun cas, la recherche de l’égalité réelle ne saurait, selon nous, autoriser l’introduction dans notre droit positif d’un régime de discriminations « positives ». Seule l’égalité des chances, qui consiste à introduire des discriminations dans les moyens mis en œuvre pour organiser un cursus scolaire, une formation, la préparation d’un concours ou d’une compétition quelconque, nous paraît recevable, et même souhaitable.
Mais ce qu’on appelle aujourd’hui « discriminations positives » consiste à biaiser les résultats d’une sélection ou d’une compétition avec l’obligation pour les autorités d’atteindre des objectifs fixés par avance quant à la « représentation » de chacune des communautés préalablement définies.
La définition de ces communautés elle-même est arbitraire. Les caractères ethniques ne reposent sur aucun critère scientifique reconnu. Les origines culturelles sont sujettes à discussions infinies. Chaque définition possible est arbitraire et lacunaire. Elle oublie des catégories, en crée d’autres de manière artificielle, de manière souvent intéressée, en fonction des modes intellectuelles du moment ou sous la pression de tel ou tel « lobby ». Elles doivent donc être condamnées sans appel.
En revanche, nous ne sommes nullement opposés à l’élaboration d’un code de bonne conduite en matière d’embauche ou de promotion politique auquel les entreprises et les partis politiques adhéreraient sur la base du volontariat, un peu comme pour les normes ISR (Investissement socialement responsable). Mais nous ne pouvons accepter que des quotas soient institués par voie législative ou réglementaire à l’entrée de nos grandes écoles, ni que le recrutement dans la fonction publique s’écarte de la procédure du concours, exclusif, anonyme et universel.
Nous estimons que la revendication communautariste, en s’attachant à la notion de « représentation miroir » des « minorités visibles », attaque le principe de l’universalisme républicain qui ne fait pas dépendre de qualités particulières la capacité à représenter la nation ou l’une de ses circonscriptions.
Nous dénonçons également le caractère stigmatisant des revendications communautaristes qui désignent, pour s’en glorifier ou pour s’en offusquer, la couleur de la peau, la religion, le sexe ou l’âge d’un candidat ou d’un élu.
L'élection d'Obama, un exemple mal choisi
Nous pensons à cet égard que la récente élection de M. Barack Obama à la présidence des Etats-Unis est un exemple très mal choisi pour justifier l’instauration en France d’un régime d’inégalité des droits, même du point de vue des partisans de la « représentation miroir ».
Tout d’abord parce que les Français d’origine africaine ont toujours bénéficié des mêmes droits civiques que leurs compatriotes et n’ont jamais souffert d’un régime juridique de ségrégation, au contraire des Afro-Américains. Or, c’est cette ségrégation, qui a justifié, dans la foulée du mouvement des droits civiques de Martin Luther King, la mise en place, au milieu des années soixante, par le président Lyndon Johnson, des « discriminations positives » et de l’affirmative action. Nous rappelons ici que la ségrégation était un régime d’inégalités des droits au détriment des Noirs américains, qui avaient été, au cours des siècles précédents, déportés aux Etats-Unis comme esclaves. L’affirmative action doit donc être comprise comme une réaction juridique à la réalité juridique de la ségrégation. Or, celle-ci n’a jamais existé en France (à l’exception du statut des Juifs sous le régime anti-républicain de Vichy). En effet, nos « minorités », issues d’une immigration volontaire – et parfois même clandestine – à la recherche d’une vie meilleure, n’ont jamais eu de statut juridique particulier, contrairement à ce qu’affirment les partisans de l’affirmative action.
Ensuite, parce que M. Obama, dont la valeur personnelle et intellectuelle est évidente, n’a nullement eu besoin de quota pour être admis aux prestigieuses universités de Columbia, puis de Harvard, en sortir diplômé avec mention, être élu président de la Harvard Law Review, puis sénateur de l’Illinois, prouvant ainsi qu’un enfant doué et volontaire peut se passer, pour réussir, des privilèges octroyés par la législation. Au contraire, ses origines en quelque sorte « aristocratiques », tant du côté de son père kenyan (luo) que de sa mère américaine, le prédestinaient à de hautes fonctions publiques.
Son élection n’est donc nullement le signe d’une supériorité du régime américain sur le nôtre en matière de promotion sociale ou de lutte contre le racisme. En effet, M. Obama n’est ni fils d’ouvrier, ni descendant d’esclave, mais un produit d’élites nord-américaine et africaine.
Nous rappelons également que M. Obama, contrairement à beaucoup de nos enfants issus de l’immigration, adhère pleinement aux valeurs de son pays d’adoption, à son drapeau, à son hymne national et à ses ambitions planétaires. Il semble, en particulier, n’avoir jamais évoqué, pour exiger une quelconque repentance, le passé esclavagiste de son pays, le génocide des Indiens ou son impérialisme impénitent de « peuple élu » appelé à la direction des affaires du monde. Au contraire, il n’a eu de cesse de revendiquer son attachement à l’histoire américaine, de s’en glorifier, d’exprimer son patriotisme et d’affirmer sa foi dans les grandes destinées de sa nation.
Nous critiquons à cette occasion les orientations de l’instruction publique en France qui, depuis trop d’années, ont remis en cause l’enseignement de notre histoire nationale dans le but, notamment, de mieux intégrer les descendants de nos anciens colonisés. Nous prétendons que nous ne pouvons à la fois défendre la conception française de la nationalité, qui se manifeste dans le droit du sol et qui est celle d’une adhésion volontaire au passé de notre nation et à la construction d’un avenir commun, et nous placer d’un point de vue étranger à nous-mêmes pour juger et enseigner notre histoire. Nous estimons au contraire que l’intégration d’immigrés, en provenance d’anciens territoires français ou d’autres pays, se fera d’autant mieux que la France sera plus indépendante, plus puissante, plus souveraine, plus sûre d’elle-même, aura et répandra une meilleure image d’elle-même, tant pour son œuvre passée que vis-à-vis de ses ambitions à venir.
Nous dénonçons enfin les dispositions de la charte des droits fondamentaux, rejetée à une large majorité (55 %) par le peuple français le 29 mai 2005 et néanmoins ratifiée de manière illégitime par des parlementaires qui n’ont pourtant pas été élus pour cela, et qui prévoit l’instauration, dans la législation interne des Etats membres de l’Union européenne, de dispositions discriminatoires contraires à nos principes fondamentaux. Nous témoignons ainsi de l’opposition du peuple français à toute forme de ségrégation juridique, en rappelant que la Révolution française s’est enracinée dans la révolte contre les discriminations de droit en vigueur sous l’Ancien Régime. On ne pourra donc pas lui faire très longtemps le coup de l’égalité des droits ennemie de la justice, ni oser prétendre que l’égalité réelle justifie l’inégalité des droits.
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Premiers signataires :
Hervé Beaudin, essayiste
Albert Salon, docteur d’Etat ès lettres, ancien Ambassadeur, président d’associations pour la promotion du français et de la Francophonie
Julien Landfried, Observatoire du communautarisme
François Devoucoux du Buysson, Observatoire du communautarisme
Philippe Foussier, président de Comité Laïcité République
Pierre-André Taguieff, philosophe et historien des idées, directeur de recherche au CNRS
Catherine Kintzler, professeur émérite université de Lille-III
Lire le texte sur son site d'origine
et contre les discriminations "positives"
Texte collectif lancé par l'Observatoire du communautarisme
En ligne le 14 novembre 2008
A l'heure où relais communautaires et médiatiques s'associent pour obtenir du gouvernement l'introduction en France de mesures de "discrimination positive", l'Observatoire du Communautarisme publie un appel aux républicains soucieux de la défense du principe d'égalité entre les citoyens. Il est grand temps de se mobiliser contre ceux qui veulent instaurer la "rupture" avec les principes fondateurs de la République.
Nous, Français attachés aux principes de la République, nous désolidarisons du Manifeste pour l’égalité réelle en faveur de la discrimination positive et de ses tentatives visant à manipuler l’opinion.
Nous rappelons par le présent manifeste notre opposition catégorique à l’instauration dans notre pays d’un régime d’inégalité des droits.
Nous affirmons notre indéfectible attachement aux principes de la Révolution française, par laquelle nos ancêtres ont conquis le principe d’égalité en droit de tous les Français, indépendamment de leurs origines, de leur religion ou de leur race.
En aucun cas, la recherche de l’égalité réelle ne saurait, selon nous, autoriser l’introduction dans notre droit positif d’un régime de discriminations « positives ». Seule l’égalité des chances, qui consiste à introduire des discriminations dans les moyens mis en œuvre pour organiser un cursus scolaire, une formation, la préparation d’un concours ou d’une compétition quelconque, nous paraît recevable, et même souhaitable.
Mais ce qu’on appelle aujourd’hui « discriminations positives » consiste à biaiser les résultats d’une sélection ou d’une compétition avec l’obligation pour les autorités d’atteindre des objectifs fixés par avance quant à la « représentation » de chacune des communautés préalablement définies.
La définition de ces communautés elle-même est arbitraire. Les caractères ethniques ne reposent sur aucun critère scientifique reconnu. Les origines culturelles sont sujettes à discussions infinies. Chaque définition possible est arbitraire et lacunaire. Elle oublie des catégories, en crée d’autres de manière artificielle, de manière souvent intéressée, en fonction des modes intellectuelles du moment ou sous la pression de tel ou tel « lobby ». Elles doivent donc être condamnées sans appel.
En revanche, nous ne sommes nullement opposés à l’élaboration d’un code de bonne conduite en matière d’embauche ou de promotion politique auquel les entreprises et les partis politiques adhéreraient sur la base du volontariat, un peu comme pour les normes ISR (Investissement socialement responsable). Mais nous ne pouvons accepter que des quotas soient institués par voie législative ou réglementaire à l’entrée de nos grandes écoles, ni que le recrutement dans la fonction publique s’écarte de la procédure du concours, exclusif, anonyme et universel.
Nous estimons que la revendication communautariste, en s’attachant à la notion de « représentation miroir » des « minorités visibles », attaque le principe de l’universalisme républicain qui ne fait pas dépendre de qualités particulières la capacité à représenter la nation ou l’une de ses circonscriptions.
Nous dénonçons également le caractère stigmatisant des revendications communautaristes qui désignent, pour s’en glorifier ou pour s’en offusquer, la couleur de la peau, la religion, le sexe ou l’âge d’un candidat ou d’un élu.
L'élection d'Obama, un exemple mal choisi
Nous pensons à cet égard que la récente élection de M. Barack Obama à la présidence des Etats-Unis est un exemple très mal choisi pour justifier l’instauration en France d’un régime d’inégalité des droits, même du point de vue des partisans de la « représentation miroir ».
Tout d’abord parce que les Français d’origine africaine ont toujours bénéficié des mêmes droits civiques que leurs compatriotes et n’ont jamais souffert d’un régime juridique de ségrégation, au contraire des Afro-Américains. Or, c’est cette ségrégation, qui a justifié, dans la foulée du mouvement des droits civiques de Martin Luther King, la mise en place, au milieu des années soixante, par le président Lyndon Johnson, des « discriminations positives » et de l’affirmative action. Nous rappelons ici que la ségrégation était un régime d’inégalités des droits au détriment des Noirs américains, qui avaient été, au cours des siècles précédents, déportés aux Etats-Unis comme esclaves. L’affirmative action doit donc être comprise comme une réaction juridique à la réalité juridique de la ségrégation. Or, celle-ci n’a jamais existé en France (à l’exception du statut des Juifs sous le régime anti-républicain de Vichy). En effet, nos « minorités », issues d’une immigration volontaire – et parfois même clandestine – à la recherche d’une vie meilleure, n’ont jamais eu de statut juridique particulier, contrairement à ce qu’affirment les partisans de l’affirmative action.
Ensuite, parce que M. Obama, dont la valeur personnelle et intellectuelle est évidente, n’a nullement eu besoin de quota pour être admis aux prestigieuses universités de Columbia, puis de Harvard, en sortir diplômé avec mention, être élu président de la Harvard Law Review, puis sénateur de l’Illinois, prouvant ainsi qu’un enfant doué et volontaire peut se passer, pour réussir, des privilèges octroyés par la législation. Au contraire, ses origines en quelque sorte « aristocratiques », tant du côté de son père kenyan (luo) que de sa mère américaine, le prédestinaient à de hautes fonctions publiques.
Son élection n’est donc nullement le signe d’une supériorité du régime américain sur le nôtre en matière de promotion sociale ou de lutte contre le racisme. En effet, M. Obama n’est ni fils d’ouvrier, ni descendant d’esclave, mais un produit d’élites nord-américaine et africaine.
Nous rappelons également que M. Obama, contrairement à beaucoup de nos enfants issus de l’immigration, adhère pleinement aux valeurs de son pays d’adoption, à son drapeau, à son hymne national et à ses ambitions planétaires. Il semble, en particulier, n’avoir jamais évoqué, pour exiger une quelconque repentance, le passé esclavagiste de son pays, le génocide des Indiens ou son impérialisme impénitent de « peuple élu » appelé à la direction des affaires du monde. Au contraire, il n’a eu de cesse de revendiquer son attachement à l’histoire américaine, de s’en glorifier, d’exprimer son patriotisme et d’affirmer sa foi dans les grandes destinées de sa nation.
Nous critiquons à cette occasion les orientations de l’instruction publique en France qui, depuis trop d’années, ont remis en cause l’enseignement de notre histoire nationale dans le but, notamment, de mieux intégrer les descendants de nos anciens colonisés. Nous prétendons que nous ne pouvons à la fois défendre la conception française de la nationalité, qui se manifeste dans le droit du sol et qui est celle d’une adhésion volontaire au passé de notre nation et à la construction d’un avenir commun, et nous placer d’un point de vue étranger à nous-mêmes pour juger et enseigner notre histoire. Nous estimons au contraire que l’intégration d’immigrés, en provenance d’anciens territoires français ou d’autres pays, se fera d’autant mieux que la France sera plus indépendante, plus puissante, plus souveraine, plus sûre d’elle-même, aura et répandra une meilleure image d’elle-même, tant pour son œuvre passée que vis-à-vis de ses ambitions à venir.
Nous dénonçons enfin les dispositions de la charte des droits fondamentaux, rejetée à une large majorité (55 %) par le peuple français le 29 mai 2005 et néanmoins ratifiée de manière illégitime par des parlementaires qui n’ont pourtant pas été élus pour cela, et qui prévoit l’instauration, dans la législation interne des Etats membres de l’Union européenne, de dispositions discriminatoires contraires à nos principes fondamentaux. Nous témoignons ainsi de l’opposition du peuple français à toute forme de ségrégation juridique, en rappelant que la Révolution française s’est enracinée dans la révolte contre les discriminations de droit en vigueur sous l’Ancien Régime. On ne pourra donc pas lui faire très longtemps le coup de l’égalité des droits ennemie de la justice, ni oser prétendre que l’égalité réelle justifie l’inégalité des droits.
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Premiers signataires :
Hervé Beaudin, essayiste
Albert Salon, docteur d’Etat ès lettres, ancien Ambassadeur, président d’associations pour la promotion du français et de la Francophonie
Julien Landfried, Observatoire du communautarisme
François Devoucoux du Buysson, Observatoire du communautarisme
Philippe Foussier, président de Comité Laïcité République
Pierre-André Taguieff, philosophe et historien des idées, directeur de recherche au CNRS
Catherine Kintzler, professeur émérite université de Lille-III
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