20 janvier 2010
3
20
/01
/janvier
/2010
09:39
Bloc-notes
Stalking (Studio 21bis)
Je passe dans la rue et je vois, derrière une vitrine, un tapis de feuilles mortes, bien épais et régulier. Comme si c'était dehors, mais c'est dedans. Comme si c'était naturellement dans une forêt, mais c'est dedans, là où ça n'a rien à faire. Alors je m'arrête - une idée somme toute banale d'étalagiste qui en plus retarde d'une saison ?
Je regarde ce drôle de machin : naturel mais fait exprès et dedans comme si c'était dehors. Mais ce n'est pas une vitrine, il n'y a rien là-dessus à voir qui s'exhibe pour se vendre, les feuilles ne sont pas un faire-valoir, elles sont vraiment là parce qu'elles sont là. Mon regard se lève et se heurte à une sorte de cloison qui l'empêche d'aller plus loin, enfin pas vraiment une cloison, puisqu'elle est faite de trous, d'un filet genre camouflage. Un truc fait pour ne pas être vu et qui, pour une fois, se voit, mais qui cache quand même, quoi donc ? des ouvertures en forme de meurtrière d'où on pourrait bien me regarder...
Studio 21bis fait des « machins » comme ça, dont on ne sait pas si ce sont des choses, des événements ou des installations, dont on ne sait pas si c'est naturel ou artificiel, si on les regarde ou s'ils vous regardent, des trucs en équilibre, des apories qui ont l'air d'être en carton et qui ont parfois le poids du béton, qui ont l'air de servir à quelque chose ou de dire quelque chose mais qui sont aussi là pour être là. Des machins à faire penser. Penser juste un petit un moment tant que ça se présente et avant que ça parte en fumée, en bouillie - c'est en carton, ça s'envole, ça se dissout, ça se gondole, ça s'envole très vite comme les feuilles mortes, comme les pensées qu'on ne retient pas, auxquelles on ne fait pas attention, peut-être parce qu'on ne tient pas tellement à les retenir ?
D'ailleurs, ça ne dure pas : Stalking jusqu'au 24 janvier, Galerie Mycroft 13 rue Ternaux, 75011 Paris.
Voir le site de Studio 21bis
Stalking (Studio 21bis)
En ligne le 20 janvier 2010
Je passe dans la rue et je vois, derrière une vitrine, un tapis de feuilles mortes, bien épais et régulier. Comme si c'était dehors, mais c'est dedans. Comme si c'était naturellement dans une forêt, mais c'est dedans, là où ça n'a rien à faire. Alors je m'arrête - une idée somme toute banale d'étalagiste qui en plus retarde d'une saison ?
Je regarde ce drôle de machin : naturel mais fait exprès et dedans comme si c'était dehors. Mais ce n'est pas une vitrine, il n'y a rien là-dessus à voir qui s'exhibe pour se vendre, les feuilles ne sont pas un faire-valoir, elles sont vraiment là parce qu'elles sont là. Mon regard se lève et se heurte à une sorte de cloison qui l'empêche d'aller plus loin, enfin pas vraiment une cloison, puisqu'elle est faite de trous, d'un filet genre camouflage. Un truc fait pour ne pas être vu et qui, pour une fois, se voit, mais qui cache quand même, quoi donc ? des ouvertures en forme de meurtrière d'où on pourrait bien me regarder...
Studio 21bis fait des « machins » comme ça, dont on ne sait pas si ce sont des choses, des événements ou des installations, dont on ne sait pas si c'est naturel ou artificiel, si on les regarde ou s'ils vous regardent, des trucs en équilibre, des apories qui ont l'air d'être en carton et qui ont parfois le poids du béton, qui ont l'air de servir à quelque chose ou de dire quelque chose mais qui sont aussi là pour être là. Des machins à faire penser. Penser juste un petit un moment tant que ça se présente et avant que ça parte en fumée, en bouillie - c'est en carton, ça s'envole, ça se dissout, ça se gondole, ça s'envole très vite comme les feuilles mortes, comme les pensées qu'on ne retient pas, auxquelles on ne fait pas attention, peut-être parce qu'on ne tient pas tellement à les retenir ?
D'ailleurs, ça ne dure pas : Stalking jusqu'au 24 janvier, Galerie Mycroft 13 rue Ternaux, 75011 Paris.
Voir le site de Studio 21bis