Bloc-notes nouveauté sur Mezetulle
Que vont penser les marchés ?
Entendu ce matin sur les média : « on saura bientôt, dès l'ouverture des bourses, ce que pensent les marchés du plan de dernière chance sur la dette grecque et pour sauver l'Euro » . Mais au fait, si on demandait aux peuples d'Europe ce qu'ils pensent ?
Les marchés pensent : on est loin de la théorie libérale de la main invisible. Ces propos répétés à longueur de journée ont pour effet (et peut-être bien pour objet) d'habituer les peuples européens à l'abandon de leur souveraineté. Il faut ajouter un petit élément bien gênant : quand on leur demande leur avis, ces peuples osent dire un peu trop souvent qu'ils ne sont pas d'accord, ils osent dire « non » ... Alors, on fait comme s'ils avaient dit oui, on fait comme s'ils ne pensaient pas.
Vous allez me répondre que tout de même les créanciers d'une dette - en l'occurrence des investisseurs privés et notamment les banques - ont droit à la parole. Cette objection, s'agissant d'Etats démocratiques et souverains, est déjà un signe qu'on s'est habitué au dessaisissement de ce qui nous regarde, qu'on a déjà intériorisé la substitution de la gestion à la politique, qu'on a déjà accepté que la chose publique doit obéir aux mêmes lois que l'intérêt privé et qu'on doit lui appliquer les mêmes critères de rentabilité à court terme.
Dans son nouvel article Histoires de dette, Jean-Michel Muglioni s'en prend à lui-même pour avoir un instant, le temps d'un flash entendu à la radio, consenti à cette idée asservissante.
Lire l'article de Jean-Michel Muglioni sur ce blog.