22 février 2010
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Bloc-notes
La peine de mort au nom de la démocratie
Le 24 février s'ouvre à Genève le 4e Congrès mondial contre la peine de mort.
C'est le jour où l'exécution de Hank Skinner est programmée au Texas.
On en est encore là - à devoir répéter l'argument que Condorcet, en 1786, présentait à Frédéric II de Prusse, en lui commentant son Essai sur l'application de l'analyse à la probabilité des désicions rendues à la pluralité des voix. C'est qu'aucune procédure de décision ne peut a priori réduire à zéro la probabilité d'erreur dans un jugement. Or s'agissant d'une peine irréversible et définitive, on doit exiger que tout jugement qui la prononce soit absolument certain, sans aucune probabilité d'erreur dans sa forme même (et non pas seulement dans tel ou tel cas particulier). Et comme c'est impossible, il faut donc refuser la peine de mort dans son principe.
Pourquoi attirer l'attention sur le cas de Hank Skinner, alors que tant d'autres, méconnus, sont exécutés chaque jour dans le monde? C'est que le cas de Hank Skinner est exemplaire. Ne nous rassurons pas en nous disant que la peine de mort est pratiquée dans des pays où on se préoccupe peu de l'état de droit : cela est déjà inadmissible et révoltant. Mais ce qui se passe à cet égard dans certains Etats des USA, patrie d'un grand peuple libre et libérateur, fait froid dans le dos. Car cela se passe au nom de la démocratie, d'une conception populiste et lobbyiste de la démocratie, où les juges, les procureurs et les shérifs sont élus...
Ce que l'épouse de Hank Skinner décrit dans une chronique en ligne sur le site Ensemble contre la peine de mort est l'exemple parfait de procédures - on devrait plutôt dire de manœuvres - « démocratiques » aux antipodes du principe de Condorcet.
La peine de mort au nom de la démocratie
En ligne le 22 février2010
Le 24 février s'ouvre à Genève le 4e Congrès mondial contre la peine de mort.
C'est le jour où l'exécution de Hank Skinner est programmée au Texas.
On en est encore là - à devoir répéter l'argument que Condorcet, en 1786, présentait à Frédéric II de Prusse, en lui commentant son Essai sur l'application de l'analyse à la probabilité des désicions rendues à la pluralité des voix. C'est qu'aucune procédure de décision ne peut a priori réduire à zéro la probabilité d'erreur dans un jugement. Or s'agissant d'une peine irréversible et définitive, on doit exiger que tout jugement qui la prononce soit absolument certain, sans aucune probabilité d'erreur dans sa forme même (et non pas seulement dans tel ou tel cas particulier). Et comme c'est impossible, il faut donc refuser la peine de mort dans son principe.
Pourquoi attirer l'attention sur le cas de Hank Skinner, alors que tant d'autres, méconnus, sont exécutés chaque jour dans le monde? C'est que le cas de Hank Skinner est exemplaire. Ne nous rassurons pas en nous disant que la peine de mort est pratiquée dans des pays où on se préoccupe peu de l'état de droit : cela est déjà inadmissible et révoltant. Mais ce qui se passe à cet égard dans certains Etats des USA, patrie d'un grand peuple libre et libérateur, fait froid dans le dos. Car cela se passe au nom de la démocratie, d'une conception populiste et lobbyiste de la démocratie, où les juges, les procureurs et les shérifs sont élus...
Ce que l'épouse de Hank Skinner décrit dans une chronique en ligne sur le site Ensemble contre la peine de mort est l'exemple parfait de procédures - on devrait plutôt dire de manœuvres - « démocratiques » aux antipodes du principe de Condorcet.