Bloc-notes
L'école des âmes monarchiques - Teacher Pride
Tristan Béal retrace comment, pris d'un sentiment jubilatoire en lisant un texte d'Alain, il retrouve la fierté d'enseigner. Hélas cette fierté n'est pas simplement ignorée par les IUFM et le lobby pédagogiste : elle est soigneusement évitée par eux.
Ainsi la Teacher Pride serait un rêve...
J'ai fait l'autre nuit un rêve bien étrange et saugrenu. Je me trouvais sur un de ces grands boulevards de Paris sur lesquels manifestent volontiers les enseignants en colère. Cette fois encore, il s'agissait bien d'une manifestation, mais assez particulière, je dois dire. Les enseignants avaient le sourire aux lèvres et le regard pétillant voire mutin ; ils arboraient joyeusement des banderoles plus bariolées les unes que les autres et aux slogans particulièrement déroutants : qui brandissait un dantonien « Après le pain, le premier besoin du peuple est l'éducation », qui un platonicien « Nul n'entre ici s'il n'est géomètre », qui un radical « République et École, même combat », qui encore un sibyllin « Apprendre, c'est se ressouvenir », qui enfin un cartésien « A bas tous les châteaux de savoir fondés sur du sable », et bien d'autres encore... On était là fort loin des revendications de la gent enseignante que l'on juge souvent bien trop matérielles. Et soudain je compris d'où provenait cette festive et guillerette bonne humeur : je me trouvais au beau milieu non pas d'une manifestation corporatiste (comme on aime à le dire), mais de ce qu'un char rutilant et ouvrant cette jubilante marche appelait une Teacher Pride [...]