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Un voile sur le foot international
Mezetulle publie ci-dessous le communiqué d'Annie Sugier, présidente de la Ligue du droit international des femmes (1), daté du 6 juillet, relatif à la décision de l'organisme régissant les règles de la Fédération internationale de football d'autoriser le port du voile par les footballeuses.
La Fédération française de football a réagi dès aujourd'hui en faisant savoir qu'elle n'accepte pas le port du voile sur les terrains de foot en sélection nationale ou dans ses propres compétitions.
La FFF, en s'opposant ainsi à la FIFA, rappelle « son souci de respecter les principes constitutionnels et législatifs de laïcité qui prévalent dans notre pays et qui figurent dans ses statuts» (2). Cet accès de dignité nous réconcilierait presque avec le foot français qui nous en fait voir de toutes les couleurs ces derniers temps !
Le souci légitime dont fait état la FFF en l'occurrence devrait préoccuper a fortiori Valérie Fourneyron, ministre des sports dont, au moment où je mets ce texte en ligne, on attend la déclaration (3).
Communiqué d'Annie Sugier, présidente de la LDIF, 6 juillet 2012 :
La FIFA bafoue la neutralité du sport et introduit l’inégalité entre les footballeuses
L’IFAB [International Football Association Board], l’organe décisionnel en matière de règles du football, a donc confirmé hier sa décision de lever l’interdiction du port du hijab dans les terrains de foot.
On s’y attendait. Le 3 mars dernier, l’IFAB avait déjà fait connaître son accord sur le principe, restait à s’assurer qu’il n’y avait pas de problème de sécurité.
Sans doute pour faire semblant de résister, la Commission des experts médicaux de la FIFA, chargée d’examiner les résultats des tests de sécurité réalisés sur différents échantillons de hijab, faisait état, lors d'une réunion à Budapest en mai, d'éléments nouveaux la conduisant à réclamer avec force que l'interdiction du port du hijab ne soit pas levée.
Enfin, hier tout est rentré dans l’ordre : cédant à la pression des pays islamistes, parmi lesquels se trouvent les riches pays du Golfe, mais aussi la puissance de conviction Iranienne, les instances internationales du sport ont en toute transparence bafoué la loi 4 de leur propre réglementation qui interdit toute expression politique ou religieuse sur le terrain.
En prenant cette décision, non seulement ils mettent en danger les joueuses musulmanes qui résistent encore, mais ils introduisent une discrimination entre les porteuses du costume islamiste et les autres.
Enfin ils acceptent l’introduction d’un signe qui stigmatise le corps de toutes les femmes.
Les responsables politiques français et les responsables des instances dirigeantes sportives vont-ils enfin comprendre que la défense des valeurs universelles devient une ardente priorité y compris dans le sport ?
Annie Sugier, présidente de la LDIF
Lire également l'article plus développé d'Annie Sugier sur le site du Nouvel Observateur Le Plus.
1 - Site de la LDIF. Annie Sugier est l'auteur de Femmes voilées aux JO éditions Jourdan, 2012.
2 - Voir la reprise de la dépêche AFP sur le site de l'Equipe et l'article du Nouvel Observateur.
3 - Note du 11 juillet 2012. Mme Fourneyron, lors de la séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, s'est prononcée contre port du voile dans les compétitions sportives féminines en France. C'est donc une forme de soutien à la décision de la FFF (dont le mandat comprend cette interdiction) mais s'agissant de la FIFA, elle a rappelé l'argument "permettre à certaines équipes qui étaient exclues de la pratique sportive de participer à la compétition".... Voir la déclaration sur le site d'Europe1.